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Soutien

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Comme une machine qui consommerait un maximum de pétrole uniquement pour entretenir sa surchauffe, l'intello du dessous consomme un maximum de facultés intellectuelles pour entretenir sa capacité à surmener son cerveau... en pure perte. Un pur produit de la société de surinformation dans laquelle on patauge...

Aujourd'hui j'ai décidé que tout ça allait sortir, et que je ferais connaître à  d'autres cerveaux surmenés et improductifs le chaos de mes pensées. Ca me fend un peu le coeur d'ajouter au flot d'informations inutiles qui circulent sur le net, mais il paraît qu'un être humain doit s'exprimer pour vivre, il paraît qu'il faut partager ses pensées pour qu'elles ne restent pas vaines. Alors bien sûr, cette décision tiendra jusqu'à ce que la somme d'informations que j'ingurgite chaque jour ne submerge la ressource mémoire où est née l'idée de ce blog, mais ne désespérons pas. Peut-être que le Bouddha qui veilla sur mon berceau me donnera la faculté d'entretenir mon jardin...

 

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4 décembre 2005 7 04 /12 /décembre /2005 10:52
Je suis passée vendredi matin devant la Commission Locale d'Insertion. J'ai été reçue par quatre femmes plutôt sérieuses et de bonne foi. J'ai eu l'occasion de leur exposer l'absurdité de la situation.
Je leur ai expliqué que je refusais de signer une lettre disant que ce que je faisais n'était pas une démarche d'insertion et que je trouvais absurde que mes (maigres) indemnités de stage soient considérées comme des revenus lorsqu'il s'agissait de calculer le montant du RMI qu'on m'accordait (ce qui fait du 80€) mais que malgré cela mon stage ne soit pas considéré comme une reprise d'activité.

Résumons nous:
Lorque vous touchez le RMI à taux plein, vous avez 2 solutions:

1ere situation: vous trouvez un boulot (même un petit boulot au SMIC);  vous pouvez cumuler le RMI et votre SMIC pendant 3 mois, puis vous cumulez le SMIC et la moitié du RMI pendant encore trois mois.  J'ai aussi entendu parler d'une prime à l'emploi, mais je ne rentre pas dans les détails.

2eme situation: vous trouvez votre boulot idéal, en rapport avec votre formation, mais ils ne prennent que des stagiaires. Vous gagnez donc moins que le SMIC dans l'espoir que le stage se transformera  en emploi un jour, et en plus vous n'êtes pas autorisé à garder le RMI puisqu'on considère que vous avez repris vos études. Vous vous retrouvez donc avec votre indemnité de stage inférieure au SMIC et même parfois inférieure au RMI

3eme situation: vous restez au RMI et vous faites ce que vous aimez en tant que bénévole dans une association. *

4eme situation: vous décidez de prendre un ego de ouf et de vous mettre à votre compte. Et là , bonne chance pour vous faire facturer vos prestations à un prix qui comprenne vos charges de jeune entrepreneur... Y a 10 étudiants ou tout juste diplomés qui sont prêts à faire le même boulot à temps plein pendant 6, 9, 12 mois pour une misère. Y a pas à chercher , sans l'expérience d'un senior, vous ne faites pas le poids!

Est-ce que vous êtes vraiment étonnés que des gens choisissent la deuxième solution?
Vous trouveriez sain d'avoir 100% de diplomés chez MacDo? ( enfin, je dis ça, c'est que je n'ai pas encore vu de stage chez Mac Do, mais ça doit exister aussi, finalement) Le corrolaire est bien sûr que tous les non diplomés se retrouvent au RMI, puisque les postes non qualifiés sont pris par des diplomés qui n'ont pas voulu être payé moins que le smic pour leur travail.

D'un autre côté est-ce que vous trouveriez normal d'avoir 100% des diplomés au RMI, attendant de trouver un poste en rapport avec leur compétences? Bien sûr que non. Vous les remettriez au travail à grands  coups de pieds aux fesses!!

Là où on atteint le comble, c'est quand des salariés se voient remplacés par des jeunes stagiaires qui ont choisi la deuxième solution... C'est là qu'on se dit "stop! c'est plus possible tout ça!!"

La Commission Locale d'Insertion, bien sûr , a décidé la suspension du RMI. Mais au moins j'ai sensibilisé 4 personnes de plus au problème des stages.  Je me suis sentie vachement plus rassurée quand on m'a dit que je pourrais redemander le RMI en janvier quand je n'aurai plus le statut étudiant. Vu que mes "revenus" mirobolants de stage seront pris en compte dans le calcul de mes revenus des trois derniers mois je devrais m'en sortir avec 100 euros par mois pendant 3 mois.
Autant dire qu'il vaut mieux pas compter là dessus. Et encore moins sur le contrat d'insertion; l'an dernier je n'ai eu l'occasion de le signer que 5 mois après mon inscription, quand je m'étais déjà rabattue sur un stage!!

Donc voilà, me reste la dernière solution; il se trouve que j'ai pas un ego de ouf, que j'ai que des stages en expérience, et que je crèche encore dans l'appart de mes parents qui ont déménagé; fin du bail en décembre. Pas évident de s'installer un bureau de consultant en squat chez un copain ou dans un appart qu'on va devoir quitter dans très peu. Et puis mon stage est fini, plus de revenus de ce côté là.

Et pourtant j'ai le moral: savez pourquoi? Parce que j'ai des gens qui m'aiment et qui me laisseront pas tomber...




*:Evidemment, je ne parle pas de la solution qui consiste à taire soigneusement le fait que vous êtes en stage; pour montrer à quel point le système est absurde, il faut jouer le jeu honnêtement et sincèrement jusqu'au bout.

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27 novembre 2005 7 27 /11 /novembre /2005 22:10

J'ai reçu un mail de Louna, une fille de Génération Précaire avec qui j'avais une amie commune avant même que le collectif ne soit lancé... (le monde est petit parfois...)
Elle avait accepté de faire pour France Inter son journal radiophonique; donner son impression sur ce mouvement de stagiaires, donner la parole à son entourage, etc..



J'ai donc appris qu'une partie du témoignage que j'avais laissé dans son micro avait été diffusé; mais l'ensemble de l'émission me laisse un goût très amère. Voilà, si nous avions besoin de preuve nous le savons à présent: il ne suffit pas d'être consciencieuse, travailleuse, volontaire pour y arriver dans la vie.
On est dans une belle merde toutes les deux! Enfin j'espère qu'elle en sort...
Autant ce mouvement m'a donné des ailes au début, autant je ne sais plus qu'en faire... Rencontrer d'autres personnes dans le même cas et des personnes qui trouvaient notre combat légitime m'avait galvanisée. Mais maintenant... ?
Je suis juste épuisée par tout ça, et mon stage se termine... je n'ai pas vu le temps passer, j'avais un projet pour continuer à faire ce qui me semble important , mais je me heurte à tellement de frilosité; est-ce que j'ai vraiment le courage de convaincre, de croire que je peux changer les choses?

J'ai la crève, je n'ai plus de patience, j'ai failli aller au clash avec le chef de mon responsable de stage vendredi en lui disant que les seuls comptes que j'avais à rendre étaient à mon responsable de stage et que je vivais mal qu'il relise chaque ligne que j'écrivais (sous entendu "alors qu'il ne s'y connaît pas plus que moi)... Faut être honnête, je ne suis pas dans de bonne conditions pour négocier.. On m'a proposé de l'interim pour trois mois; je devrais sans doute me réjouir mais est-ce que ça m'avance vraiment  d'avoir un horizon bloqué à fin février?  C'est fou,  je n'ai aucune envie d'accepter; j'ai envie de les pousser à reconnaître que je suis là en tant que consultante, que l'interim dans mon cas ne veut rien dire, que je ne remplace personne, j'ai envie de leur faire payer le prix juste pour ce que je fais,  ou de disparaître sans rien transmettre de mon travail, les forçant à prendre un conseil qui leur coûterait bien plus cher que le mien . Suicide symbolique?..
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25 novembre 2005 5 25 /11 /novembre /2005 12:05
Je vous avais parlé de cette conférence à l'Assemblée Nationale à l'initiative du collectif "de l'Ethique sur l'Etiquette."

En voici le compte rendu sur leur site.

http://www.ethique-sur-etiquette.org/docs/Debat_AssembleeNationale-051114.pdf

Ce qui n'y apparaît pas, et qui avait pourtant été signalé par une des syndicalistes françaises, c'est le montant qu'a touché l'ancien PDG de Carrefour en partant, qu'il était dramatiquement risible de comparer aux 15 500 euros qui ont grâcieusement été envoyés à une ONG sensée venir en aide aux victimes et aux familles de ceux qui ont perdu la vie. Un homme quitte la tête de Carrefour, on l'indemnise à hauteur de sommes que je ne peux même pas me représenter. 64 hommes et femmes meurent au travail, on n'accorde quasiment  rien à leurs familles pour faire face.  C'est ça "tous les hommes naissent libres et égaux en droit"...
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24 novembre 2005 4 24 /11 /novembre /2005 22:45
Merci à tous ceux qui sont venus nous rejoindre aujourd'hui, pour la première grève unitaire des travailleurs de l'ombre que sont les stagiaires.
Ils n'aparaissent ni dans les chiffres du chomage, ni dans le chiffre des RMIstes (sauf ceux qui comme moi refusent qu'on leur assène le statut d'étudiant alors qu'ils ne cherchent qu'un moyen de s'insérer dans le monde du travail), ni dans les travailleurs. Parfois, eux-mêmes ne savent plus trop ce qu'ils sont, c'est le flou... Etudiant? Chomeur? En recherche d'emploi? Petite main?
La seule chose sûre c'est qu'ils ont rarement un revenu décent (la plupart inférieur au RMI! ) , la seule chose sûre c'est qu'ils sont précaires, et que quand on les rencontre au cours des différents rendez-vous fixés aujourd'hui dans toute la capitale, ils nous disent merci d'avoir osé parler, et merci d'avoir réussi à rassembler des jeunes isolés et plutôt honteux de leur situation; tantôt privilégiés qui se permettent de faire ce qui a un sens pour eux parce que leurs parents ne les ont pas encore complètement reniés, tantôt losers qui n'ont même pas été capables de trouver un VRAI travail. Ce qui est sûr, c'est que ce non-statut leur pesait, et qu'il a fallu qu'ils soient nombreux pour oser sortir du mutisme... 
Le plus important finalement , c'était de relever la tête.

Mais ça ne suffira pas! Nous ne voulons plus que des jeunes se sentent tellement désespérés qu'ils acceptent de vendre leur temps, leur énergie, leur créativité, et parfois aussi leur santé psychologique (j'ai été frappée du nombre de témoignages de "craquages", de journées de stages qui finissent en larmes...) pour presque rien!
TOUT TRAVAIL MERITE SALAIRE
C'est le maître mot! Et nous l'avions presque oublié dans cette jungle qu'on nous a enseigné à trouver naturelle... Le seul but était de prouver notre valeur, de se "forger une expérience" dans l'espoir d'atteindre le boulot, le vrai!  Mais ce boulot nous ne l'atteignons jamais, à l'image de la marelle que nous avons dessinée sur le parvis de la Bastille ; toujours, cette case qui revient "vous avez beaucoup de qualités mais.... nous n'avons pas de poste à pourvoir, un autre stagiaire est prêt à prendre votre place, vous nous coûteriez trop cher, vous comprenez, vous avez des diplomes..." Alors qu'est-ce qu'on fait ? On quémande un autre stage?? On part chercher un vrai travail au risque de devoir justifier le trou honteux qu'on remarquera forcément sur notre CV? (les petits boulots, bien sûr, ça ne compte pas...)
On décide de faire carrière chez MacDo, en sachant qu'il y a des besoins pour ce qu'on sait faire, mais qu'ils trouveront toujours un stagiaire pour se donner corps et âme, alors qu'un salarié, vous comprenez, ça s'encroûte, ça se marie, ça fait des enfants, ça ne travaille plus jusqu'à des heures indues..?

Nous voulons un vrai statut pour les stagiaires. En tout cas, à moi, une charte ne me suffira pas. Il me suffit de relire le Pacte Mondial, que tant de grandes entreprises ont signées, ça ne m'empêche pas de voir en quoi elles font peu d'effort pour l'honorer. Les entreprises adorent le droit mou (ça fait mieux en anglais: "soft law"), et c'est souvent pour ne surtout pas le respecter, mais se glorifier de la moindre initiative éthique...
Les entreprises ont une responsabilité sociale; si elles l'ont oublié, c'est à la loi de leur rappeler. N'en déplaisent à tous ceux qui m'ont enseigné le "développement durable" mou pendant ma dernière année d'études... Le droit mou, ça donne des contrats de travail mous = des conventions de stage, des salaires mous = des indemnités si faible qu'elles ne permettent même pas de payer un loyer....

Nous ne les laisserons pas nous endormir !


Déclaration des droits du stagiaire

 

 

24 novembre 2005

 

 

Les membres du collectif Génération précaire, constatant une détérioration des conditions de vie du stagiaire et la non reconnaissance de leur travail ont résolu d’exposer, dans une déclaration solennelle, les droits du stagiaires afin qu’ils soient transposés dans une loi :

 

 

Article 1er
Le stagiaire tout comme le salarié doit bénéficier des droits élémentaires garantis par le code du travail.

 

 

Article 2
Le stage doit retrouver sa vocation pédagogique et assurer l’insertion professionnelle et sociale du jeune.

 

 

Article 3
Aucun stage ne doit constituer un emploi déguisé. A cette fin, sa durée doit être limitée.

 

 

Article 4
Tout travail méritant salaire, aucun stagiaire ne doit fournir un travail sans être justement rémunéré.

 

 

Article 5
Le stagiaire doit avoir pouvoir participer à la solidarité nationale en cotisant aux charges sociales. Son employeur également.

 

 

 

 

Article 6
Les entreprises doivent cesser d’avoir recours abusivement à des stagiaires. Elles doivent limiter leur nombre et leur assurer un tutorat adéquat. 

 

 

Article 7
Les entreprises doivent respecter un délai entre deux périodes de stage sur le même poste.

 

 

Article 8
Les organismes de formation sont responsables et se doivent de contrôler que les conventions qu’ils délivrent ne peuvent donner lieu à des dérives.

 

 

Article 9
Une étude doit être engagée pour mettre en lumière l’impact du stage sur le marché de l’emploi.

 

 

Article 10
Les propositions citées ont vocation à être reprises dans le code du travail.

 









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15 novembre 2005 2 15 /11 /novembre /2005 00:00
SIX MOIS APRES L'EFFONDREMENT DE L'USINE SPECTRUM AU BANGLADESH, TRAVAILLEURS ET FAMILLES RECLAMENT TOUJOURS LEUR DÛ.


Suite au drame le plus meurtrier de l’histoire de l’industrie de la confection au Bangladesh, un appel a été lancé en direction des entreprises européennes qui s’approvisionnent dans ce pays, pour exiger des initiatives concrètes et conséquentes de leur part. Mais l’intervention ponctuelle demeure insuffisante au regard de l’ampleur de la catastrophe : les travailleurs et les familles réclament toujours leur dû !

De plus, ce drame doit être compris comme un avertissement. Une mise à plat des dispositifs existants chez les responsables de la grande distribution en matière de garantie de la qualité sociale de l’ensemble des filières d’approvisionnement est nécessaire, en associant les syndicats, les ONG et l’ensemble des parties prenantes, au Nord comme au Sud.


 Le collectif De l'éthique sur l'étiquette
et le Forum Citoyen pour la Responsabilité Sociale des Entreprises
vous invitent à participer à un DEBAT sur ce thème
le LUNDI 14 NOVEMBRE, de 19h00 à 21h00
à l'Assemblée Nationale (salle 6242)

avec la participation de
Anton MARCUS
du Free Trade zone Workers
(Syndicat sri lankais des zones franches, Sri Lanka)

Amin HAQUE
du National Garment Workers Federation
(Fédération nationale des ouvriers du textile, Bangladesh)

Olivier CHABROL
du collectif De l'éthique sur l'étiquette

Philippe PINGLIN
de la CFDT

Claudette MONTOYA
Syndicaliste CGT au sein du Groupe Carrefour

la table ronde sera animée par
Guillaume Duval,
rédacteur en chef d'Alternatives Économiques


J'ai assisté lundi à ce débat... On sait que les entreprises textiles se font un fric monstre sur le dos des pays en développement et que les travailleurs y sont traités beaucoup moins bien qu'en France... Mais en est-on vraiment conscient?

Même si on parle ici d'une usine en particulier, et qu'il a fallu un accident pour que les conditions de travail et les salaires de misère accordés aux salariés soient mis sur le devant de la scène.

Quand aux grandes entreprises qui se fournissent dans ces usines, elle ne se sentent pas responsables de ces problèmes... comme si la pression qu'elles exercent sur les coûts n'était pour rien dans cette exploitation... c'est fou comme le monde est rempli de gens qui choisissent librement de vivre dans des conditions indécentes!!

(voir les communiqués des 13 juillet et 25 octobre 2005 sur le site du collectif De l'Ethique sur l'Etiquette)


PS: Encore merci à Eric Loiselet de m'avoir envoyé l'info via la liste du forum citoyen pour la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises)
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15 novembre 2005 2 15 /11 /novembre /2005 00:00
On entend tout et n'importe quoi sur les féministes... Chiennes de garde est devenu un symbole des féministes "qu'on n'aime pas"; celles qui cherchent la petite bête, celles qui veulent censurer, celles qui n'aiment pas qu'on parle de sexe, etc, etc... J'en ai entendu des vertes et des pas mûres; j'ai même mis un certain nombre d'années (au moins quatre :-) ) à oser me dire féministe. Et encore... je dis que je "fais partie d'une association féministe" (ou de femmes, selon le degré de féminisme que je sens chez mon interlocuteur.... ), mais je ne cite pas le nom qui fait bondir!! :-D

Mais finalement, qu'est-ce qu'elles font de mal, les Chiennes de Garde? Elles demandent le respect pour les femmes, elles demandent qu'on ne se fasse pas traiter de tous les noms sous prétexte qu'on est une femme, elles demandent qu'on cesse de réduire les femmes à des objets sexuels. Finalement, c'est un peu ce que souhaite toute femme normalement constituée... et tout homme qui n'est pas désespérément anti-féministe.

Quand je suis arrivée en école d'ingénieurs et que la seule chose que savaient me dire les anciens c'était "t'es bonne", je trouvais difficile de me faire des amis... Quand on racontait dans mon dos que j'allumais les mecs dès que je parlais plus de cinq minutes avec l'un d'eux (faut avouer quand même qu'il y avait quatre mecs pour une fille dans cette école; fatalement, ça m'est arrivé..!), je me demandais si c'était possible de simplement communiquer... Mais à ce moment-là, je trouvais juste que l'ambiance n'était pas terrible, et je me demandais ce que je faisais de mal pour qu'on me perçoive comme ça. Perplexité devant le mirroir le matin; est-ce qu'on va me trouver trop sexy? Est-ce qu'on va trouver que j'ai l'air d'une gamine? (coincée? intello? trop sérieuse? cochez la case correspondante...). Comment je pourrais faire pour n'avoir l'air ni d'une "salope" ni d'une "coincée du cul" ? J'ai fini par devenir une fille mystérieuse et lointaine, snobant tout le monde, simplement par incapacité à trouver quelle attitude adopter.. C'était finalement le meilleur moyen de ne pas montrer que les blagues salaces sur les autres filles ne me plaisaient pas trop et de ne pas prêter le flan aux blagues salaces sur ma propre personne...en tout cas de ne pas être obligée de les écouter!

Tomber sur le livre "Métro Boulot Macho" m'a permis de sortir de cette position intenable; j'ai enfin compris ce qui clochait!! Ce qui clochait, c'était cette image hypersexualisée qu'on me collait, en tant que rare fille dans un milieu d'homme. Ce qui clochait, c'est que je ne pouvais pas sortir de ce rôle de défouloir pour mecs post-adolescents un peu frustrés , j'étais soit la "putain", soit la "frigide", mais il m'était tout simplement impossible d'être simplement un être humain, et d'être perçue autrement qu'à travers le prisme déformant du "baisable"/"pas baisable". C'était invivable quoi! Chacune trouve sa réponse à cela; certaines s'accomodent très bien d'attirer tous les désirs, d'autres se renferment en petits groupes de copines. Je n'ai pas réussi à me cantonner dans un de ces deux rôles; trop timide et immature pour assumer d'être "sexy", trop attirée par les hommes pour les ignorer complètement, et incapable de me caser une bonne fois pour toute dès le début, meilleur moyen de régler le problème de son image dans le groupe.
Il a fallu que je navigue d'une image à une autre, d'un rôle à un autre, avant de réussir à simplement me montrer telle que j'étais; il a surtout fallu que je mette dans ma poche ma susceptibilité, et que je comprenne que sortir des stéréotypes m'exposait fatalement à des crispations et des attaques... Comprendre tout ça a été ma libération à moi; je pouvais enfin remettre dans un cadre général mon cas particulier; je ne portais plus seule la responsabilité de mes relations difficiles avec cet entourage  (milieu traditionnellement masculin, et dont toutes les représentations font référence à un temps où les femmes n'avaient pas encore mis le pied dans les grandes écoles).
Loin de me braquer contre ce "monde de machos", ça m'a permis de faire la part des choses entre les archaïsmes qui subsistent chez tous les individus (hommes et  femmes) et les capacités d'adaptation de chaque personne. Je n'avais plus à défendre mon image contre un groupe informe et monobloc et je pouvais enfin entrer en relation avec des êtres humains, tous différents mais ayant des bases culturelles (donc paternalistes) communes...


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15 novembre 2005 2 15 /11 /novembre /2005 00:00

La maison près de la fontaine
Couverte de vigne vierge et de toiles d'araignée
Sentait la confiture et le désordre et l'obscurité
L'automne
L'enfance
L'éternité...

Autour il y avait le silence
Les guêpes et les nids des oiseaux
On allait à la pêche aux écrevisses
Avec Monsieur le curé
On se baignait tout nus, tout noirs
Avec les petites filles et les canards...

La maison près des HLM
A fait place à l'usine et au supermarché
Les arbres ont disparu, mais çá sent l'hydrogène sulfuré
L'essence
La guerre
La société...

C'n'est pas si mal
Et c'est normal
C'est le progrès.

(paroles de Nino Ferrer)


Voici une chanson qui a bercé mon enfance... Je l'ai longtemps prise au premier degré. J'essaye maintenant de me dire que finalement c'est une critique du "progrès" qui a détruit de si belles choses, et que la conclusion est ironique, mais il subsiste un doute...

Si les pollutions sont telles de nos jours, n'est-ce pas finalement grâce à ceux qui, dans les années 70, lors des chocs pétroliers, ont eu une chance de prendre conscience de l'ampleur du problème et ont  finalement regardé ailleurs pour dire "c'est pas si mal, et c'est normal.. c'est le progrès!!" Si la conclusion était ironique, force est de constater que beaucoup l'ont prise au premier degré, voire ont porté au nues ce sacro-saint "progrès"

Quand j'ai commencé mon année d'études en Développement durable, le premier livre que j'ai eu à étudier était "Facteur 4" . J'y ai découvert comment des idées révolutionnaires avaient été publiées en 1970, et j'avais tout le loisir de constater que parmi ces propositions, une infime minorité avait été réellement appliquée... Les économies d'énergie que la technique avait permis de faire, nous les avions utilisées pour consommer toujours plus, faire des voitures encore plus grosses, et la réduction par un facteur 4 des consommations d'énergie n'avait toujours pas été atteinte.. 30 ans plus tard!!

Et si on relisait la littérature écolo des années 70???

 

PS: félicitations à Eric Souffleux pour avoir fait une compte-rendu du livre Facteur 4 sur son site Générations Futures... Mais n'en restez pas là, lisez le livre!!

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12 novembre 2005 6 12 /11 /novembre /2005 00:00

Ce soir, c'en était trop... Anniversaire du neveu, 4 ans, né le 11 novembre; eh oui, ça arrive... Au moins, son anniversaire tombera toujours un jour férié! Toujours?? Pas si sûr, vu la vitesse à laquelle les jours non travaillés disparaissent dans le monde salarié (... pendant que le nombre de jours de chômage augmente pour d'autres)

Enfin tout ça pour dire que ce soir, c'était l'anniversaire du petit, qui a eu droit à une boîte d'engins de chantier en plastique, un costume de Zorro, sans oublier le bidule éducatif électronique qui fait du bruit et qui ne l'a pas passionné très longtemps de toute façon...

Cette soirée fut rude, à plusieurs égards... D'abord  les enfants; ils sont intenables! Il paraît que c'est normal, moi ce que je vois surtout c'est que les parents n'en peuvent plus... Le père en a marre de devoir faire l'éducation de ses mômes alors que lui-même aurait envie de dire des gros mots et sortir des blagues interdites aux moins de 18 ans; marre de jouer à "fais ce que je dis, pas ce que je fais", ça ne tient pas la route, c'est évident, il suffit de lire dans le regard du plus grand son incompréhension devant cette règle de la politesse à deux vitesses. Il est évident qu'il va comprendre que quand on est petit, on a le droit à rien, et que quand on est grand, on a droit à tout. Profonde injustice, qu'il nous fera sans doute payer à l'adolescence.  Pendant ce temps, je me sens la méchante tata jamais contente, parce que je suis incapable de participer à la conversation des "grands" tout en écoutant le petit qui vient me montrer son super camion à rouleau compresseur. Pendant que je surveille du coin de l'oeil le petit qui joue avec sa cuiller et va bientôt m'envoyer une pluie de riz complet, j'entends ma mère parler de la guerre civile qui fait rage en banlieue, je tente de dire que quand même on n'en est pas à se tirer dessus et que s'il y a un réel désespoir social les américains ont beau jeu de nous présenter comme un pays à feu et à sang alors que leurs séries nous montrent chaque semaine qu'il est tout à fait banal d'arriver aux urgences avec des blessures par balles (réelles). Bref, la bonne vieille conversation du dimanche midi, pour une fois en avant-première le vendredi soir...

Après avoir écouté la liste des exigences du grand; trois enfants, une maison, un chien, un jardin, et ... une amoureuse, j'essaye vaguement de lui dire qu'avoir des enfants sans amoureuse c'est assez difficile et que son amoureuse aprécierait surement de passer après le chien dans ses priorités. Ca fait longtemps que j'ai rangé mon féminisme dans ma poche; de toute façon même Florent Pagny met sa femme entre son canapé et son frigidaire dans les biens que le méchant fisc pourrait lui piquer(1)...
Il faut s'y faire, les femmes sont des objets comme les autres; il y a deux jours, un collègue est entré dans le bureau que je partage avec mon maître de stage, il a dit "ah, tiens, t'as remplacé l'imprimante!". Il trouvait ça drôle... Moi, je savourais le bonheur d'être au moins à la place d'un objet utile; toujours mieux que de remplacer un pot de fleurs... quoique... J'ai aussi eu droit à ça pendant le déménagement de mon bureau, alors que je portais des cartons derrière mon maître de stage qui déplaçait ses pots de fleurs; "oh, des belles plantes suivies par une jolie fleur". Là aussi, j'aurais dû être flattée, il paraît... Bref, passons, je dévie du sujet...

 C'est alors que débarque la soeur du beau-frère, exilée en Irlande où elle a enfin trouvé un salaire décent après avoir vainement tenté de faire valoir son DEA d'histoire , puis de devenir attachée commerciale en France. C'est alors qu'elle me demande si j'habite maintenant à Paris (ma vie étudiante m'a pas mal fait vadrouiller au gré des stages et des années Erasmus).
Choc.
Je viens de passer 24h chez mon copain, et je m'aperçois que mes parents qui repartent à 22h pour aller se coucher vont sans doute m'embarquer; couvre-feu. Et oui, je suis sensée habiter chez eux. Depuis que je ne suis plus "étudiante", j'ai perdu le privilège de me faire payer une chambre sur un campus, je dois regarder en face ma situation, mon adolescence qui s'éternise, mon échec dans mon envol vers mon indépendance... Et regarder tout ça en face, ça implique de reprendre la petite chambre d'amis dans l'appart de mes parents, d'y entasser les affaires que je pensais un jour installer dans MON appart, et d'accepter que ma mère soit scotchée sur l'ordinateur familial situé dans ladite chambre, voire assurer le soutien technique en cas de drame tel que modem non branché, fenêtre d'affichage trop grande pour l'écran (eh oui, le maniement de l'ascenseur, c'est tout un art!!), manque de papier dans l'imprimante...
Bref, le choc.
Alors qu'elle me pose cette question, je vois tout ça défiler dans ma tête, j'ai envie de pleurer, et je me contente de répondre; "oh non, moi, j'habite nulle part..."

(1): Florent Pagny, "Ma liberté de penser" "[...]Avec les interdits bancaires prenez ma femme, le canapé / Le micro onde, le frigidaire[...]"

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10 novembre 2005 4 10 /11 /novembre /2005 00:00
Juste pour vous faire part de ce mot d'humeur dans Libération...
Ca fait écho à ce que je ressens chaque fois que je regarde les pubs immenses du métro...
Les sourires forcés, les poses humiliantes, je ne peux plus m'empêcher de penser à ce qu'il y a derrière. Combien gagne-t-on pour vendre des voyages à gros coup d'humour gras et de poses suggestives? Combien pour avoir l'air d'un con et jouer le client stupide de la mauvaise banque?
Je ne trouverais pas cela humiliant dans une pièce de théâtre ou dans un film (tout dépend de la qualité des pièces de théâtre ou films)... Mais me dire que ces gens sont pour la plupart des artistes étouffés dans l'oeuf ou des gens qui ne se sont  même pas cru capables de faire quelque chose de leur cerveau (je parle ici des mannequins reconvertis en icone publicitaire) me plonge dans une tristesse infinie. Je voudrais ne pas écrire des clichés sur la vie supposée de ces ouvriers de la pub et de l'animation commerciale, mais je n'y peux rien, on ne m'en donne à voir qu'une image réductrice et fausse.
Je voudrais tellement que les photos des affiches reprennent vie et me disent à quel point "non", leur utilité sur cette planète ne se limite pas à faire vendre un produit ou un service... et qu'elles me montrent enfin leur humanité!


http://www.liberation.fr/page.php?Article=335912#

Du bruit et de l'horreur

par Pierre MARCELLE
QUOTIDIEN : vendredi 04 novembre 2005

Vous vous souvenez des intermittents du spectacle, chapitre exemplaire, voici encore à peine quelques mois, de la précarité professionnelle ? Partout banalisée, sinon déjà digérée, la précarité doit désormais s'avancer déguisée ; mardi, pourtant, on n'avait vu qu'elle, dans cette manif' de «stagiaires» masqués tels soldeurs de citrouilles d'Halloween... Qu'est-ce qui là-dessous se dissimule, de la crainte ou de la honte de l'exploité, du cynisme ou des bénéfices de l'exploiteur ? Jeudi matin, à l'heure de l'embauche, on a retrouvé un intermittent du spectacle, toujours précaire mais encore un peu plus humilié (à notre sens, car l'était-il, s'il ne se vivait pas tel ?). Déguisé, aussi, mais pas figurant ; acteur publicitaire, avec fausse moustache, bas bleus et short rutilant sous T-shirt blanc floqué d'un numéro de téléphone censé fait vendre des numéros de téléphone (voir en pages Economie) ; l'ANPE du spectacle l'avait recruté à dix euros horaires et pour 25 heures par semaine ; semblablement déguisé, un équipier l'accompagnait dans le même boulot, consistant à alpaguer le chaland (galoper de très loin vers, courir après longtemps) afin de lui fourguer un sourire et un sticker frappé du «numéro de tous les numéros». Ils bondissaient sous le soleil, consciencieusement, et si c'était pitié que d'imaginer en leurs courses échevelées un «travail» ou seulement l'hypothèse d'une activité sociale, ce n'était rien encore : posée à même le sol devant l'entrée du journal, une machine à faire du bruit ­ ovoïde en plastique pastel métaphoriquement baptisé par les marchands ghetto blaster ­ ordonnait l'agitation des deux guignols au rythme d'une scie insupportable à base de Touyoutoutou, encore amplifié par l'indifférence du piéton face à cette triple pollution ­ sonore, esthétique et morale. Que personne (ni moi-même) ne l'ait interrompue établit comme elle s'est bien banalisée, la barbarie. Et qu'entre chagrin et pitié, notre perception sociale de l'humanité s'est émoussée effroyablement.

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3 novembre 2005 4 03 /11 /novembre /2005 00:00
Sur le site de Génération Précaire, on peut lire des remarques comme

c est un site de la lcr ou quoi
26 octobre 2005  

je vous es toujours soutenue depuis le commencement de ce site mais la je quitte le combat ça devient révolutionnaire démago franchement on s est tous que wenger attire plus d audimat que michel blanquet ( j ai inventé le nom ) alors franchement des remarques aussi stupide garde les pour la fete de l huma.



Cette intervention prouve bien la défiance (vous savez, ce qui est antinomique avec la confiance...) qui a été créée chez tous les jeunes. "Les jeunes ne croient plus en rien!", se désespèrent certains...
Les jeunes ne croient plus à rien; on s'est trop fouttu de leur tête! Je ne veux pas avoir l'air de tomber dans le discours "crise de confiance" cher aux politiques mais c'est exactement ce qui se passe (et même en disant ça, je montre ma défiance et ma peur d'être assimilée aux politiques à la langue de bois!).  Au moindre truc louche, on quitte le navire en courant, de peur de se faire récupérer!! Et le pire, c'est que même dans notre évaluation de ce qui est louche, on n'est pas sûr de ne pas avoir été manipulé.
Ca va prendre du temps de retrouver une opinion propre, une indépendance d'esprit, le courage de défendre des opinions quelles que soient les étiquettes qu'on essayera de nous coller sur le dos.
Ca va prendre du temps pour qu'on ose simplement faire quelque chose de notre propre initiative sans peur (peur d'être noyauté par un mouvement diabolisé aux yeux de l'opinion publique, peur d'être rejeté comme un mouton noir, peur d'être viré, peur de voir nos propos détournés, peur de "griller" son avenir en se montrant trop franc....)

On peut lire aussi...

27 octobre 2005, par etudiant paumé

j ai vu votre site et j etais tres content de vous rejoindre . Mais regardez les photos des manifs franchement il y a trois pellerins masqués d ailleurs on se demande pourquoi et franchement tout le monde s’en fout depuis la création du site rien a changé c est une grosse perte de temps. Bon courage quand meme.

27 octobre 2005, par lintellodudessous  

Rome ne s’est pas faite en un jour, tu connais ?? Ce site existe depuis trois semaines seulement, et les photos datent d’avant la création du site ! Effectivement, au départ, il y avait 3 pélerins, maintenant il y a plus de 2000 signatures et des articles dans la presse, ça commence à changer, au moins dans la tête de ceux qui ne veulent plus se faire exploiter !

27 octobre 2005  , par etudiant paumé

jsuis sur que tu la signée 1500 fois a toi tous seul. Franchement vous allez faire ceder villepin le medef et tous le tralala alors que les 1200 salariés de la samaritaine et la sncm n ont pas réussi. Tous le monde ce fait ou s’est fait exploiter en stage mais il vaut mieux s etre fait anarquer pour un stage que pour un cdd s’est ce qu on appelle l apprentissage de la vie. Vous réclamez 50% du temps de travail en formation dans l entreprise . Etre payé comme un salarié qui a 15ans d ’expérience cotiser pour les retraites et bien entendu on es sans aucune expérience. Les patrons vont ce ruer vers les stages. LOL Vos prétentions ne tiennent pas debout, soyez réaliste impeu ; y a 9.8% de chomage et 1000000 de personnes sous employées ( - de 12heures par semaine ) 2.5 millions sur endétté, 50000 sdf et villepin va débeloquer toute son énergie pour que les étudiants en stage touche le smic. Quand on mene un combat il faut avoir au moin 1% de chance de l emporter, mais on ne la mene pas. Par contre on peu y réver.


Si on pouvait au moins éviter de partir en courant pour de fausses raisons, la fuite ne sert à rien d'autre qu'à laisser la place à ceux qui l'ont déjà confisquée!
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