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Comme une machine qui consommerait un maximum de pétrole uniquement pour entretenir sa surchauffe, l'intello du dessous consomme un maximum de facultés intellectuelles pour entretenir sa capacité à surmener son cerveau... en pure perte. Un pur produit de la société de surinformation dans laquelle on patauge...

Aujourd'hui j'ai décidé que tout ça allait sortir, et que je ferais connaître à  d'autres cerveaux surmenés et improductifs le chaos de mes pensées. Ca me fend un peu le coeur d'ajouter au flot d'informations inutiles qui circulent sur le net, mais il paraît qu'un être humain doit s'exprimer pour vivre, il paraît qu'il faut partager ses pensées pour qu'elles ne restent pas vaines. Alors bien sûr, cette décision tiendra jusqu'à ce que la somme d'informations que j'ingurgite chaque jour ne submerge la ressource mémoire où est née l'idée de ce blog, mais ne désespérons pas. Peut-être que le Bouddha qui veilla sur mon berceau me donnera la faculté d'entretenir mon jardin...

 

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15 novembre 2005 2 15 /11 /novembre /2005 00:00
On entend tout et n'importe quoi sur les féministes... Chiennes de garde est devenu un symbole des féministes "qu'on n'aime pas"; celles qui cherchent la petite bête, celles qui veulent censurer, celles qui n'aiment pas qu'on parle de sexe, etc, etc... J'en ai entendu des vertes et des pas mûres; j'ai même mis un certain nombre d'années (au moins quatre :-) ) à oser me dire féministe. Et encore... je dis que je "fais partie d'une association féministe" (ou de femmes, selon le degré de féminisme que je sens chez mon interlocuteur.... ), mais je ne cite pas le nom qui fait bondir!! :-D

Mais finalement, qu'est-ce qu'elles font de mal, les Chiennes de Garde? Elles demandent le respect pour les femmes, elles demandent qu'on ne se fasse pas traiter de tous les noms sous prétexte qu'on est une femme, elles demandent qu'on cesse de réduire les femmes à des objets sexuels. Finalement, c'est un peu ce que souhaite toute femme normalement constituée... et tout homme qui n'est pas désespérément anti-féministe.

Quand je suis arrivée en école d'ingénieurs et que la seule chose que savaient me dire les anciens c'était "t'es bonne", je trouvais difficile de me faire des amis... Quand on racontait dans mon dos que j'allumais les mecs dès que je parlais plus de cinq minutes avec l'un d'eux (faut avouer quand même qu'il y avait quatre mecs pour une fille dans cette école; fatalement, ça m'est arrivé..!), je me demandais si c'était possible de simplement communiquer... Mais à ce moment-là, je trouvais juste que l'ambiance n'était pas terrible, et je me demandais ce que je faisais de mal pour qu'on me perçoive comme ça. Perplexité devant le mirroir le matin; est-ce qu'on va me trouver trop sexy? Est-ce qu'on va trouver que j'ai l'air d'une gamine? (coincée? intello? trop sérieuse? cochez la case correspondante...). Comment je pourrais faire pour n'avoir l'air ni d'une "salope" ni d'une "coincée du cul" ? J'ai fini par devenir une fille mystérieuse et lointaine, snobant tout le monde, simplement par incapacité à trouver quelle attitude adopter.. C'était finalement le meilleur moyen de ne pas montrer que les blagues salaces sur les autres filles ne me plaisaient pas trop et de ne pas prêter le flan aux blagues salaces sur ma propre personne...en tout cas de ne pas être obligée de les écouter!

Tomber sur le livre "Métro Boulot Macho" m'a permis de sortir de cette position intenable; j'ai enfin compris ce qui clochait!! Ce qui clochait, c'était cette image hypersexualisée qu'on me collait, en tant que rare fille dans un milieu d'homme. Ce qui clochait, c'est que je ne pouvais pas sortir de ce rôle de défouloir pour mecs post-adolescents un peu frustrés , j'étais soit la "putain", soit la "frigide", mais il m'était tout simplement impossible d'être simplement un être humain, et d'être perçue autrement qu'à travers le prisme déformant du "baisable"/"pas baisable". C'était invivable quoi! Chacune trouve sa réponse à cela; certaines s'accomodent très bien d'attirer tous les désirs, d'autres se renferment en petits groupes de copines. Je n'ai pas réussi à me cantonner dans un de ces deux rôles; trop timide et immature pour assumer d'être "sexy", trop attirée par les hommes pour les ignorer complètement, et incapable de me caser une bonne fois pour toute dès le début, meilleur moyen de régler le problème de son image dans le groupe.
Il a fallu que je navigue d'une image à une autre, d'un rôle à un autre, avant de réussir à simplement me montrer telle que j'étais; il a surtout fallu que je mette dans ma poche ma susceptibilité, et que je comprenne que sortir des stéréotypes m'exposait fatalement à des crispations et des attaques... Comprendre tout ça a été ma libération à moi; je pouvais enfin remettre dans un cadre général mon cas particulier; je ne portais plus seule la responsabilité de mes relations difficiles avec cet entourage  (milieu traditionnellement masculin, et dont toutes les représentations font référence à un temps où les femmes n'avaient pas encore mis le pied dans les grandes écoles).
Loin de me braquer contre ce "monde de machos", ça m'a permis de faire la part des choses entre les archaïsmes qui subsistent chez tous les individus (hommes et  femmes) et les capacités d'adaptation de chaque personne. Je n'avais plus à défendre mon image contre un groupe informe et monobloc et je pouvais enfin entrer en relation avec des êtres humains, tous différents mais ayant des bases culturelles (donc paternalistes) communes...


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commentaires

C
euh... je découvre ce blog un peu au hasard et j'apprécie assez la lecture. Mais je suis pas féministe, du coup j'ai un peu peur de me faire jeter lolon peut etre féministe sans être lesbienne et lesbienne sans etre féministe nan?J'aime bien les grandes causes, quoi qu'en pensent certaines personnes qui ont pas prit le temps de creuser. Mais ce qui me plait dans le féminisme, c'est l'idée que l'on défende le droit aux choix. choix de carrière, choix d'éducation (moi j'allaite et ça choque tout le monde, ben n'empeche, c'est moi choix).Enfin bref, je suis céli, et battante, et là aussi croyez moi les clichés ont la vie dure. bridget jones, féministe (est ce que ça veut dire qu'on a pas le droit d'etre en couple quand on est féministe?) ou "chieuse" qui rejette les mecs en bloc. ENfin voilà je suis juste moi avec un pseudo pour faire rire tout le monde, ou pas, sur les relations complexes entre hommes et femmes. Aujourd'hui une phrase publiée dans le journal m'a vallu des insultes d'une nana qui se dit féministe, c'est dommage, le débat respectueux m'aurait bien plu, alors qui sait, peut etre que vous viendrez le lancer ^^
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L
<br /> En te lisant, je me demande ce que tu entends par féminisme...<br /> On peut être féministe sans engueuler tout le monde aussi!! :)<br /> Donc non, pas de raison de te jeter, ravie que tu sois arrivée sur mon blog.<br /> Et je pense qu'être lesbienne, c'est difficile sans être féministe, vu que lorsque les droits de la femme sont bafoués, il est rare qu'une femme ait le choix d'aimer les femmes...<br /> Pour moi , être féministe, c'est seulement défendre les droits de femmes à ne pas être enfermées dans des carcans, idéologiques ou symboliques, et bien sûr les défendre contre des violences qui de<br /> toutes façon ne sont acceptables pour aucun être humain.<br /> <br /> <br />
C
Les gens entretiennent des clichés ridicules. S'affirmer féministe est, pour moi, un bon moyen de faire le tri, et tant pis pour celles & ceux qui me prennent pour une lesbienne-frigide-castratrice. Ces gens-là ne m'intéressent plus, je préfère avancer avec les autres !
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L
Moi aussi j\\\'ai eu du mal à assumer mon féminisme car dans la tête des gens les féministes sont des frustrées, agressives et souvent lesbiennes (soit dit en passant je trouve que le nom de Chiennes de gardes est mal trouvé parce qu\\\'il sert bien les mauvaises langues). Le féminisme a aussi dérapé, surtout aux Etats-Unis, il faudrait lui redonner une nouvelle image puisqu\\\'à notre époque les gens ne comprennent plus ce terme. Je suis allée une fois à une réunion pour le planning familial (qui a été une avancée dans le combat féministe), j\\\'ai été déçue de voir que nous n\\\'étions que 4 ou 5 jeunes de moins de 30 ans, les autres étaient beaucoup plus âgées; la majorité des femmes présentes avaient même connu les débuts du mouvement féministe et ..Simone de Beauvoir !! Il n\\\'y avait aucun homme évidemment. Et on nous a encouragé vivement à prendre part, même à l\\\'échelle locale, à la vie politique.. Je crois que c\\\'est la seule solution. J\\\'ignore encore cependant que penser de Ségolène Royal en présidente..
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P
Voilà un témoiignage qui me parle. Moi j'ai travaillé 5 ans dans le bâtiment ! Les filles y sont rares... et donc forcément remarquées. Moi aussi j'ai eu à naviguer (difficilement) entre des images et des rôles qu'on me donnaient, sans que je m'y retrouve. Entre "snobisme" et "séduction"... ca fait du bien de réfléchir et de comprendre "après coup"<br />
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S
J'aime bien ton article et j'ai lu ton message sur mon blog (je t'ai répondu d'ailleur) mais si les médias censuraient un peu plus ce qui passe à la tv et si dans le gouvernement y'avait plus de femmes, peut-être que les hommes se diraient merde elles ont une cervelle aussi!Moi j'ai été dans une école et une filière de filles avec 3 mecs dans ma classe et c'était l'inverse mais pas si différent dans le sens où toute se faisait plus pute qu'une autre afin d'interesser les seuls mâles...c'était assez grave donc je rentrais pas dans leur tribu;pourtant elles ont bien essayé mais elles m'aimaient pas car elles voyaient que j'allais d'un groupe à un autre...
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