Voilà ce que j'ai osé écrire au début de mon pseudo travail de fin d'études. Bizarrement, ça n'a pas soulevé une masse de commentaires du côté de mes profs.. L'ont-ils même lu? Est-ce que c'est si banal que ça? Aucune idée... Pas vraiment envie d'aller faire un sondage, surtout que ça remonte à loin maintenant...
C’est écoeurée, et somme toute extrêmement déçue, que je termine mes études par ce mastère spécialisé. Elève brillante jusqu’à 19 ans, je n’aurais jamais imaginé me retrouver à 28 ans chômeuse, endettée et sabotant sciemment le diplôme qui est sensé couronner mes études supérieures. Si la conjoncture a bien sûr été morose, si mon entourage familial n’a pas été des plus propices, je ne peux cependant me résoudre à accuser la mauvaise fortune ou à considérer que tout cela n’est dû qu’à mon tempérament pessimiste. Après tout, jusqu’à 18 ans j’ai résisté à des pressions bien plus fortes que lors de mes études supérieures, et j’avais toujours gardé foi en mes capacités.
Il faut se rendre à l’évidence ; ce qui m’a fait chuter, c’est de n’avoir pas trouvé un sens à ce que j’ai fait après mon bac. Pire, on peut dire que mes études m’ont dégoûtée du travail bien fait et ont fini de me convaincre que, les efforts n’étant presque jamais récompensés à leur juste valeur, il était inutile voire nuisible de trop se consacrer à l’étude. C’est ce qui m’amène à présenter pour mon travail de fin d’études un travail bâclé, sur lequel j’ai changé mille fois de sujet, pour finalement me concentrer sur le seul sujet dont l’exposé pourrait être utile aux gens qui m’entendent : les études supérieures.
Mensonge originel ? A quoi servent les études supérieures ?
Ma déception trouve sans doute sa source dans une sorte de mensonge originel des Grandes Ecoles, qui est qu’après avoir franchi les difficiles étapes de la sélection, un travail intéressant et bien payé est à la clé. C’est dans cet espoir que tous les élèves entrent en Grande Ecole, qu’il s’agisse d’école d’ingénieurs ou d’école de commerce. C’est aussi dans cette optique que j’avais décidé d’intégrer une école d’ingénieurs, tout comme la difficulté de trouver un emploi m’a finalement amenée à reconduire les mêmes espoirs dans l’école de commerce où je suis aujourd’hui. Si mon unique but avait été de me cultiver et de passer quelques années à réfléchir sur la vie avant de m’y lancer corps et âme, nul doute que j’aurais choisi la philosophie ou les sciences politiques. Mais ayant grandi avec le spectre du chômage, et ayant vu ma sœur sortir sans aucun espoir d’embauche de sa faculté de lettres modernes, j’avais choisi -pour poser le moins de problèmes possibles à une famille déjà éprouvée- de faire une Grande Ecole, ce qui devait m’assurer un avenir confortable. Ou au moins un avenir...