Je n'ai pas voté pour lui et j'ai craint qu'il soit élu.
Je continue à le craindre.
Pourtant j'ai été de la France qui se lève tôt , de la France qui réussit, de la France qui travaille, de la France du respect.
J'ai été une jeune fille et une étudiante exemplaire, pendant que ceux qui ont sans doute voté Sarkozy aujourd'hui méprisaient leurs profs, se permettaient de ne pas les écouter. Ces jeunes qui se croyaient au-dessus de leurs profs, qui croyaient qu'ils n'avaient pas besoin de se comporter correctement face à des gars qui sans doute se retrouvaient à enseigner parce qu'ils n'avaient pas su faire carrière dans l'entreprise. C'est ce que pensaient les jeunes bourges de droite que j'ai cotoyé dans les grandes écoles que j'ai fréquentées.
Je n'étais pas en accord avec eux, et je ne suis toujours pas en accord avec ce président qui nous parle de respect et qui malgré tout pense que la repentance n'a pas lieu d'être. Moi je dis que si, lorsque la France a colonisé, elle se doit de se repentir pour cela; ce n'est pas une haine de soi-même, c'est le respect des victimes de cette colonisation.
Ce président ment. Il n'a jamais voulu rassembler, il n'a fait que diviser la France du travail contre la France des feignants et des fraudeurs.
Pour lui, je suis une feignante. Il me le répète depuis des mois, et je ne suis pas prête de me rallier à lui.
Je ne fais pas partie de la France de Nicolas Sarkozy. Je suis de la France qui veut avoir le droit de s'exprimer, qui veut avoir le droit de dire que la richesse ne crée pas le bonheur, et que le bien commun, ce n'est pas plus de richesse, c'est plus de liberté, plus d'humanité et plus de solidarité.
Je ne travaille pas parce qu'il m'est impossible de devoir mentir en entretien, de devoir cacher que je suis féministe (trop foutteuse de merde), que je suis écologiste (trop d'états d'âme), socialiste (trop syndicaliste) parce qu'on m'a bien expliqué que c'était mal vu, et que j'ai déjà vu l'effet repoussoir que ça pouvait avoir.
C'est vrai, je ne cherche plus de boulot, pour ne plus avoir à cacher qui je suis vraiment. Pour ne plus avoir à mentir sur ma dépression passée (bouh, ça risque de revenir).
J'ai déserté le monde du travail parce qu'il me demandait de me renier.
Pour Nicolas Sarkozy, je suis une feignante, qui profite du RMI et ne veut pas travailler. J'ai simplement pour moi d'être honnête et de ne pas trafiquer de drogues. Nicolas Sarkozy croit pourtant que ça va ensemble. Que ne pas vouloir travailler , c'est forcément pour gagner plus par des activités illicites. Non, moi je ne veux simplement pas perdre ma vie à la gagner.
Je ne veux pas que les pères et les mères travaillent plus pour gagner plus. Je veux qu'ils aient le temps de donner de l'attention, de l'affection et de l'amour à leurs enfants. Parce que c'est de cela qu'ils ont besoin.
Nicolas Sarkozy ne comprend rien à cela. Déjà, pendant le débat, il mattraquait que seules les mères allaient chercher leurs enfants à l'école. Il ne connaît pas ma joie de petite fille quand je pouvais manger de la purée-jambon en tête à tête avec mon père le midi.
Nicolas Sarkozy ne comprend rien à ma France à moi. Il me l'a prouvé dans tous ses discours depuis des années.
Nicolas Sarkozy a beau vouloir rassembler, remettre la France au travail, je ne le suivrai pas.