Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Soutien

Recherche

Comme une machine qui consommerait un maximum de pétrole uniquement pour entretenir sa surchauffe, l'intello du dessous consomme un maximum de facultés intellectuelles pour entretenir sa capacité à surmener son cerveau... en pure perte. Un pur produit de la société de surinformation dans laquelle on patauge...

Aujourd'hui j'ai décidé que tout ça allait sortir, et que je ferais connaître à  d'autres cerveaux surmenés et improductifs le chaos de mes pensées. Ca me fend un peu le coeur d'ajouter au flot d'informations inutiles qui circulent sur le net, mais il paraît qu'un être humain doit s'exprimer pour vivre, il paraît qu'il faut partager ses pensées pour qu'elles ne restent pas vaines. Alors bien sûr, cette décision tiendra jusqu'à ce que la somme d'informations que j'ingurgite chaque jour ne submerge la ressource mémoire où est née l'idée de ce blog, mais ne désespérons pas. Peut-être que le Bouddha qui veilla sur mon berceau me donnera la faculté d'entretenir mon jardin...

 

Archives

23 mars 2007 5 23 /03 /mars /2007 07:39
Rien à voir avec le reste des thèmes de ce blog, mais je suis contente que Brian Joubert soit champion du monde...
Je l'avais découvert tout jeunot, en regardant le patinage artistique un dimanche avec mon popa (c'est toute ma jeunesse, le sport à la télé avec papa) et je m'étais dit "waw, il est extra, ce gamin, j'espère qu'il ira loin".
C'est chose faite, il a un peu moins une tête de gamin (même si je suis une ancêtre pour lui! bouh! 29 ans!) et toujours autant de talent et d'originalité.

J'imagine que tout le monde s'en fout, que j'aime bien Brian Joubert, mais au moins avec un billet comme ça, je m'attirerai pas les foudres de son fan club (pas comme avec Alévêque :p )

Mais juste un truc: pitié, pitié, si vous découvrez qu'il soutient Sarkozy pour la présidentielle, ne me le dites pas, ça me rendrait très triiiiiste  :'(
Partager cet article
Repost0
6 février 2007 2 06 /02 /février /2007 12:03

Malgré une diffusion de l'information plus que discutable, beaucoup l'ont fait, et ça m'a fait énormément plaisir.

En effet, sur France Info le matin même, on entendait M.Jancovici nous dire que la reprise brutale après cet arrêt risquait de provoquer la mise en route de stations de production d'électricité d'appoint à énergies fossiles, alors que l'électricité couramment utilisée est le nucléaire, non générateur de gaz à effet de serre (mais générateur de bien d'autres problèmes, M.Jancovici oublie toujours soigneusement de le préciser..). J'ai trouvé cette démoralisation préventive des militants assez malhonnête. Il y avait effectivement peu de chance que le mouvement soit suivi au point de destabiliser le réseau d'électricité, d'autant que RTE avait été prévenu de l'opération et n'avait pas jugé que l'opération soit dangereuse.

Merci à ceux qui n'ont fait preuve ni de défaitisme, ni de cynisme (bah, c'est ridicule, la production d'électricité en France n'émet pas de gaz à effet de serre).

Voir que 3 millions de foyers ont su se mobiliser pour affirmer que non, l'état de la planète ne nous est pas indifférent (c'était somme toute la seule ambition de l'opération) est plutôt encourageant.

3 millions de foyers, d'entreprises et de collectivités ont offert 5 minutes de répit à la planète
Alors que l'équivalent de 3 millions de ménages a participé à l'action « 5 minutes de répit pour la planète » provoquant une chute de consommation de 800MW, l'ADEME rappelle que la consommation d'électricité des ménages a augmenté de 2% en 2006.
05/02/2007 - Lire l'actu

© Actu-Environnement

 

 

Partager cet article
Repost0
11 janvier 2007 4 11 /01 /janvier /2007 16:45
Désolée de ne faire qu'un copier coller de lien, mais je crois que pour ceux et celles que ça intéresse, ce texte sur les rapports homme-femme dans la conversation est assez intéressant. (et je dis bien "ceux et celles que ça intéresse" , anti-féministes de tous poils gardez vos commentaires pour vous merci :) )

Ca a fait écho à mon impression de répartition inégale du temps de parole, même dans des groupes où tout le monde a, a priori, la parole.


La répartition des têches entre les femmes et les hommes dans le travail de la conversation ,

par Corinne Monnet

Partager cet article
Repost0
11 janvier 2007 4 11 /01 /janvier /2007 16:04
Avec Génération Précaire, on s'était un peu fait notre "Stagiaire Pride". Ca m'a remonté le moral quelque temps. C'est comme si je découvrais qu'il n'y avait pas que les nuls qui n'arrivaient pas à trouver des stages payés décemment et qu'il y  avait même une sélection drastique pour faire des stages gratos dans la fonction publique!
Mais ça m'a pas regonflé le moral pour longtemps....

Chevillette me disait qu'il faudrait faire une RMIste Pride. J'ai bien quelques petites idées... Déjà on pourrait dire qu'un-e RMIste, et même un-e RMIste qui ne cherche pas de boulot,  ben c'est  le top pour ne pas émettre de gaz à effet de serre.

  • On n'effectue pas de déplacements intempestifs
  • Comme on n'a pas trop de quoi payer son chauffage on passe nos journées dans la bibliothèque municipale ou  au bistrot - en tout cas des lieux qui seront de toute façon déjà chauffés- pour pouvoir laisser le chauffage au minimum chez soi
  • On ne part pas en vacances au bout du monde!
Les SDF font même mieux en terme d'empreinte écologique. De toute façon, y a rien de pire pour le climat que ces gens en maison individuelle qui partent bosser tous les jours en bagnole et qui consomment à tour de bras! Ils font rien qu'à obliger des travailleurs pauvres à entretenir les routes, tenir les caisses des magasins où ils consomment et remplir leurs réservoirs; le pire c'est que ces travailleurs pauvres, ils sont aussi obligés de venir en voiture tous les jours parce qu'ils ont pas de quoi payer un logement à côté de leur boulot et que là où ils ont trouvé,  les transports en commun n'existent pas. Et bien sûr comme ils sont pauvres, ils ont des vieilles caisses toutes pourries qui polluent un max. (remarque: les riches ont des 4x4 qui polluent un max aussi , alors....)
Je trouve qu'on devrait dire un grand merci à tous les RMIstes et SDF pour le mal qu'ils ne font pas à la planète :p

Bon tout ça pour dire que je ne suis pas , mais pas du tout en bon terme avec moi-même (je dois me traiter de bonne à rien au moins une fois par jour) mais que je culpabilise plus trop pour le RMI...
Promis, le jour où Nicolas me le supprime je ferai caissière et je me léverai tôt tous les jours.
Partager cet article
Repost0
14 décembre 2006 4 14 /12 /décembre /2006 22:30
Adblock


Classement des dix plus fortes rémunérations des dirigeants du SBF 120 en 2005
LEMONDE.FR | 13.12.06 | 15h54  •  Mis à jour le 13.12.06 | 16h26
  1.  

    1. John Schwarz - Directeur général de Business Objects
    26,38 millions d'euros. Sont compris les salaires, les avantages en nature, les jetons de présence, et la valorisation des stock-options et des actions gratuites attribuées, en données brutes. Source : Proxinvest.
  2. 2. Lindsay Owen-Jones - PDG de L'Oréal
    24,97 millions d'euros.
  3. 3. Bernard Arnault - PDG du groupe LVMH
    12,98 millions d'euros.
  4. 4. Antoine Zacharias - Ancien PDG de Vinci
    11,77 millions d'euros.
  5. 5. Bernard Charlès - Directeur général de Dassault Systèmes
    11,71 millions d'euros.
  6. 6. Henri de Castries - Président du directoire du groupe Axa
    10,13 millions d'euros.
  7. 7. Arnaud Lagardère - Gérant du groupe Lagardère SCA
    9,81 millions d'euros.
  8. 8. Jean-Bernard Lévy - Président du directoire du groupe Vivendi Universal
    6,04 millions d'euros.
  9. 9. Jean-François Dehecq - PDG du groupe Sanofi Aventis
  10. 5,86 millions d'euros. 

    10. René Zingraff - Ancien gérant du groupe Michelin
    5,75 millions d'euros.

Que des gros fournisseurs de stages!!

Question pour les matheux: combien de stagiaires à 300 euro le mois peut-on embeucher avec 1% du salaire de Mr Schwarz?
Partager cet article
Repost0
4 décembre 2006 1 04 /12 /décembre /2006 12:20
Ah ben tiens, en parlant des plafonds de verre que les femmes s'imposent d'elles-mêmes....


http://www.liberation.fr/rebonds/219492.FR.php
Par Esther DUFLO
QUOTIDIEN : lundi 27 novembre 2006
Esther Duflo est économiste, professeure au Massachusetts Institute of Technology (MIT).




Une expérience plutôt intéressante...


Est-ce les femmes elles-mêmes (en dehors de quelques exceptions importantes) qui, plus que les hommes, préfèrent éviter les situations où elles se trouveraient en compétition ? Une expérience réalisée auprès d'étudiants de l'université de Pittsburgh le suggère : les participants sont payés pour résoudre des additions (ils doivent additionner cinq nombres de deux chiffres). Au premier tour, ils sont payés 50 cents par addition juste. Le deuxième tour est un tournoi avec un autre étudiant : l'étudiant qui résout le plus d'additions est payé 2 dollars par addition juste, tandis que celui qui en résout moins n'est pas payé. Enfin, au troisième tour, ils peuvent choisir leur mode de rémunération (à la pièce, comme au premier tour, ou tournoi, comme au deuxième tour), sans savoir à l'avance qui sera leur adversaire. Filles et garçons sont également doués pour résoudre les additions. Aussi bien les filles que les garçons sont motivés par le tournoi et résolvent nettement plus d'additions au deuxième tour. Mais, au troisième tour, 73 % des garçons choisissent le tournoi, contre seulement 35 % des filles. Les garçons ont tendance à choisir le tournoi trop souvent : un certain nombre des plus faibles, qui gagneraient plus à la pièce, choisissent néanmoins le tournoi. Les filles ne le choisissent pas assez souvent : deux tiers des filles les plus fortes, qui gagneraient plus en tournoi, choisissent le paiement à la pièce, et se mettent donc délibérément hors jeu. Les auteurs de l'étude attribuent cette différence en grande partie au fait que les garçons ont davantage confiance en eux que les filles, et ont même tendance à surestimer leurs capacités. La modestie des filles leur coûte cher : au final, les filles gagnent nettement moins que les garçons dans un jeu pour lequel elles sont tout aussi compétentes.


et des rôles sociaux qui pèsent plus lourds qu'on ne pense:

 
Si les femmes sont implicitement associées à la sphère privée et à la position dominée, les femmes dirigeantes font face à un double handicap : soit elles se conforment à l'idéal traditionnel féminin, auquel cas elles ne peuvent pas être perçues comme des leaders compétents ; soit elles se conforment à l'idéal du leader, auquel cas elles sont pénalisées pour ne pas correspondre à l'idéal traditionnel de la femme («Qui va garder les enfants ?»). C'est la théorie du backlash (choc en retour), dont de nombreuses expériences ont montré la pertinence : ainsi, quand les sujets doivent choisir un leader parmi différents caractères (hommes et femmes ambitieux ou effacés), les personnages féminins «ambitieux» sont-ils rejetés par la plupart des sujets, alors que les hommes ambitieux, eux, sont plébiscités.

Cette «cage de verre» est une construction subtile, faite de préjugés et renforcée par les défenses que les femmes elles-mêmes adoptent pour s'en protéger.

_______________________________________________________________________


D'ailleurs, maintenant que j'y pense, je n'ai pas besoin de chercher très loin un exemple de conditionnement à la non-compétition pour les femmes. Sur les murs de ma chambre de gamine et d'adolescente, il y avait un de ces petits cadres tous mignons sur lesquels on décrit les traits de caractères soi-disant propres à un prénom.  Sur le mien on pouvait lire ceci:

Les Séverine sont charmantes et jolies. Leurs capacités intellectuelles les placent en concurrence avec les hommes. Elles s'effacent alors, car elles sont très féminines.

Je ne sais pas combien de fois j'ai pu lire ce texte, mais suffisamment pour que ça me rentre dans le crâne et me fasse comprendre que mes principales qualités étaient d'être charmante et jolie, et que malgré ces satanées facultés intellectuelles, je saurais rester féminine, c'est à dire m'effacer.

Je fais ça très bien, m'effacer. J'ai même été jusqu'à ne pas réussir à postuler en tant qu'ingénieur parce qu'il y avait sûrement des gens (dans ma tête; des garçons) bien plus qualifiés que moi qui seraient pris à ma place et que ce n'était pas la peine.

Il faut dire qu'un peu plus tôt, à un moment où je prenais plus confiance en moi, je me suis vue rétorquer sur une vague phrase du genre "plus tard, mes enfants..." ; "-plus tard t'auras pas d'enfants, t'es une arriviste". Ouuuaaaiiis, bien sûr, sur le ton de la plaisanterie , mais je vous jure que j'avais rien fait pour avoir l'air d'une arriviste. En tout cas, ça refroidit un peu les ambitions. Et je passe les multiples interrogations sur "les femmes qui font carrière font-elles peur aux hommes?" (dans les mags féminins) "Femmes en entreprise: comment concilier vie professionnelle et vie personnelle?" Autant de questions qui sous-entendent rien qu'en les posant que non c'est pas gagné pour une femme qui réussit d'avoir un mec ou de fonder une famille. En gros, une espèce d'invitation subliminale à choisir entre la carrière et la féminité.

On dirait bien que ça m'a tellement gonflée que pour l'instant  j'ai choisi ni l'un ni l'autre...


_____________________________________________________________________________________________


J'avais pourtant  fait l'effort de ne pas aller dans le sens du vent en faisant une école d'ingénieurs, mais c'est tellement difficile de se projeter dans un milieu si majoritairement masculin que j'ai pas réussi à transformer l'essai... J'ai trouvé quelques chiffres intéressants sur les différences d'orientation en cours de scolarité pour les garçons et les filles:

http://media.education.gouv.fr/file/82/6/1826.pdf

Partager cet article
Repost0
3 décembre 2006 7 03 /12 /décembre /2006 20:12

JT de France 3 du dimanche 3 décembre

Je sais que j'ai sûrement tort d'écrire ça, mais là je ne peux pas me taire.
J'ai fait très attention au début à ne pas tout mélanger, à ce qu'on ne prenne pas ma parole pour celle de Génération Précaire sous prétexte que j'avais un blog personnel où je parlais aussi de Génération Précaire, j'ai toujours essayé de respecter le travail d'orfèvre qui était fait par l'ensemble du groupe pour que personne ne se sente trahi dans l'image qui était véhiculée par les médias ou ailleurs. Il a même fallu savoir dire non à des politiques estimés par certains d'entre nous pour respecter la neutralité politique du collectif, pour montrer que le problème des stages était au dessus des logiques partisanes et devait être pris en main par tous.
Mais là, je suis écoeurée et je ne peux plus le cacher.

J'en ai marre des journalistes et de leurs simplifications stupides.
J'en ai marre qu'ils piétinent ce qui nous tient à coeur pour que ça rentre dans leur format de JT ou qu'ils transforment la vérité pour la rendre plus vendeuse.

L'action du collectif "Génération Précaire", a abouti à une loi et un décret, mais a aussi abouti à une prise de conscience impensable ne serait-ce qu'un an auparavant: la  conscience que le travail, même d'un étudiant en stage, ne peut pas être utilisé gratuitement par une entreprise. Et ce n'est pas l'action d'une ou deux personnes.

Seulement les gens aiment trop réduire les choses à une seule personne, à un porte parole. C'est là que nous surprenions; plusieurs porte-paroles, d'origine et d'opinions politiques différentes, se relayaient pour dénoncer le problème des stages. Non, ça ne concernait pas que les professions culturelles ou journalistiques, des juristes venaient parler de leurs stages-exploitation. Non ça ne concernait pas que les parisiens, des collectifs se créaient partout en France. Non, ça ne concernait pas que les bac+x, des apprentis parlaient de la concurrence qui apparaissait parfois entre apprentis et stagiaires de bac pro.

Et ce soir je découvre que Génération Précaire et Jeudi noir, c'est la même chose. Je vois un titre "jeudi noir" surmonté d'une photo de la manif des stagiaires.
Que certains d'entre nous, grisés par les flash-mobs et le pouvoir de communiquer aux médias en aient profité pour créer un autre collectif porté sur le logement (que je ne juge pas sur le fond d'ailleurs) est une chose. Réduire tout cela à un seul et même mouvement, c'est intellectuellement malhonnête et déloyal.

En tant que féministe aussi ça me fait bondir. Vous ne trouvez pas ça étrange qu'une manif de stagiaires à laquelle j'ai participé le 1er novembre 2005 ait regroupé en grande majorité des femmes, et qu'aujourd'hui on nous présente deux hommes comme les instigateurs du mouvement? Cathy et toutes les autres, qui se sont occupées des relations à la presse, du courrier aux sympathisants qui rejoignaient le mouvement, qui ont planché sur les textes juridiques à soumettre aux assemblées, etc. ont disparu du paysage médiatique. A voir le sujet de ce soir, il ne reste plus que Leïla, en retrait, et les éternels propriétaires de la parole, Lionel et Julien. Qui aurait imaginé que le plafond de verre pour les femmes existe aussi au sein de Génération Précaire? Mais c'est logique, que voulez-vous. Il y a celle qui portel'initiative d'un livre de témoignages, dirige la rédaction, les relations avec la maison d'édition, coache les écrivains et finit par en laisser le bénéfice à une association officiellement représentée par trois hommes. Il y a celle qui manage une équipe juridique, rédige des textes, épluche les textes de loi, et finit par quitter le mouvement, écoeurée par le "marketing politique" qui plaît tant à ceux qui parlent mieux et surtout plus fort que les autres. Il y a celle qui gère les relations média pendant 6 mois et finit par lacher l'affaire parce que c'est difficile à vivre, un téléphone portable qui sonne toutes les dix minutes, de 7h du matin à 11h du soir et qu'elle en a assez qu'on lui demande des témoignages larmoyants. Il y a celle qui répond avec humanité à tous les mails reçus et veille à ce qu'aucun étudiant travaillant sur les stages et  demandant l'aide du collectif ne soit oublié et qui retourne à ses propres études à elle parce qu'elle est en train de mettre son diplome en péril. Bien sûr il y a aussi des hommes qui travaillent dans l'ombre, et sont moins entendus parce que leur voix porte moins , parce qu'ils sont moins charismatiques, et aussi parce qu'ils sont moins à l'aise avec le bluff.

Mais c'est la dure loi de la vie. Il y a ceux qui se mettent en avant et ceux qui travaillent dans l'ombre , ça a toujours été le cas. J'ai retrouvé nombre de fois dans les réunions de Génération Précaire des comportement évoqués par les sociologues de genre. Des hommes qui dirigent la parole, des femmes qui veulent garder l'anonymat (moi-même ici présente), des femmes pour qui tout doit être parfaitement préparé pour qu'on n'ose même évoquer un sujet et des hommes que l'approximation ne dérange pas du tout, qui n'ont aucune honte à envoyer un communiqué de presse rédigé en 10 minutes. Nous avions besoin des deux, je ne suis pas en train de rejeter une attitude plutôt qu'une autre. Ce que je rejette, c'est la disparition de certains aspects dans ce que je reçois aujourd'hui dans le journal télévisé. L'image des stagiaires masqués de blanc était trop belle pour qu'on ne la réutilise pas pour présenter le collectif Jeudi noir. Soit. Quelques-uns du collectif jeudi noir ont aussi fait partie et font encore partie du collectif Génération Précaire. Soit. Mais on oublie que la mise en scène -qui a tant plu lorsque le collectif Génération Précaire a attiré l'attention des journalistes- était parfois violamment rejetée par ceux qu'on présente aujourd'hui comme les initiateurs du mouvement.
Lionel et Julien n'auraient pas eu accès aux médias sans les idées jugées loufoques de Cathy, le coup de gueule de Cathy ne serait pas arrivé devant le parlement sans l'audace de julien et  le pragmatisme de lionel. Soit. Les trois n'auraient pas fait grand chose sans la partcipation, le soutien, l'enthousiasme, la rage, de tous les autres.
C'est pourtant pas compliqué! Un collectif,  c'est un collectif.

Et ce n'est pas parce qu'on retrouve des gueules qu'on a déjà vues dans un collectif Jeudi noir  qu'il faut croire que Jeudi noir c'est Génération Précaire.

RAaaaah, cette soupe médiatique est de plus en plus écoeurante.






Partager cet article
Repost0
14 novembre 2006 2 14 /11 /novembre /2006 19:37

Juste un mot pour relayer cette campagne du Réseau Solidarités que je trouve extrêmement importante (malheureusement, ce n'est pas la seule)

http://www.peuples-solidaires.org/article754.html

Dole c’est la « success story » d’une entreprise fondée au milieu du XIXe siècle pour la production d’ananas, devenue aujourd’hui une multinationale agroalimentaire qui vend plus de 200 variétés de fruits, légumes et fleurs à travers le monde et qui emploie 36 000 travailleurs permanents et 23 000 saisonniers. Cette multinationale est le leader mondial et le numéro trois en Europe pour la production et la commercialisation de bananes. Un marché qui lui rapporte plus d’un milliard d’euros par an.

«  Dole verse des salaires [...] qui permettent aux travailleurs et leurs familles d’avoir un bon niveau de vie proportionnellement aux sociétés dans lesquelles ils vivent et travaillent [...] Dole respecte la liberté individuelle de chaque travailleur de rejoindre le syndicat de son choix ou de s’abstenir de toute affiliation. »

Extrait de la partie « Politique salariale » de l’engagement de Dole en matière de RSE (Responsabilité Sociale de l’Entreprise).

Dans la réalité, Dole pratique et soutient une politique antisyndicale dans les plantations de banane et les droits d’organisation et de négociation collective ne sont pas mentionnés dans son Code de conduite. En parallèle, la multinationale continue de faire baisser les coûts de production ce qui signifie salaires bas et conditions de travail difficiles. Des trois multinationales bananières, Dole est celle qui compte le moins de syndicats en Amérique Latine.


On tombe pile dans le travers qui m'est resté en travers (justement) à la RATP. Dans le cas de la RATP, je me trouvais à devoir mettre en place une certification ISO 14001 (pendant que la RATP communiquait haut et fort sur son engagement environnemental) alors que je rencontrais sur le terrain des non conformités à la loi elle-même. Ici, c'est une entreprise certifiée SA8000 (certification de la politique sociale d'une entreprise) et pour laquelle, cependant,  des associations sur le terrain dénoncent l'absence de liberté syndicale.

Pour ceux qui ne connaissent pas , les certifications sont des labels délivrés par des entreprises de certification (telles que l'AFAQ ou l'AFNOR en France) et qui attestent que l'entreprise a une démarche d'amélioration continue dans un domaine ; la qualité pour l'ISO9001, l'environnement pour l'ISO 14001, et le social pour la SA8000, beaucoup plus récente.



Les entreprises qui adhèrent à la SA 8000 s'engagent :
a) à se conformer à la législation nationale et à leurs obligations contractuelles.
b) à respecter les principes des instruments internationaux suivants :
- Conv. Internationale du Travail n° 29 et 105 (Travail forcé)
- " " " n° 87 (Liberté Syndicale)
- " " " n° 100 et 111 (Egalité des rémunérations entre hommes et femmes) et non discrimination en matière d'emplois et de professions).
- " " " n° 135 (Représentation des travailleurs)
- " " " n° 138 (Age minimum au travail)
- " " " n° 155 (Santé et Sécurité au Travail)
- " " " n° 159 (Réhabilitation professionnelle et emploi des personnes handicapées).
- " " " n° 177 (Travail à domicile).
- Déclaration Universelle des droits de l'homme
- Convention Internationale relative aux droits de l'enfant.
c) A se conformer aux exigences spécifiques de la norme qui sont détaillés dans 9 critères : main d'oeuvre infantile, main d'oeuvre forcée, Santé et Sécurité, Liberté syndicale et négociations collectives, Discrimination, Pratiques disciplinaires, heures de Travail, Rémunération et système de management.
source: intervention de Mohamed ENNACEUR, Ancien Ministre et Président de SOCIAL CONSULT - TUNISIE, lors de l'Université d'été de l'IAS à Toulouse (29-30 août 2001)

Comment ne pas se poser des questions sur l'écart entre l'effet d'image (on se dit qu'une entreprise certifiée est irréprochable dans le domaine où elle est certifiée) et l'engagement réellement pris? Il ne faut pas oublier que les entreprises de certification sont privées et donc soumises à la concurrence et aux chantages du type "si vous me retirez la certification, je vais me faire certifier par votre concurrent" ...

La réponse immédiatement apportée par les professionnels est "de toute façon, l'Etat n'a pas les moyens de vérifier la conduite des entreprises et il n'y a pas d'instance capable de le faire pour des multinationales.

Donc on se contente de ce qu'on a... Et heureusement que les associations à portée internationales sont là pour dissiper l'écran de fumée de temps en temps.

Partager cet article
Repost0
3 novembre 2006 5 03 /11 /novembre /2006 22:25

Allez, je continue sur ma lancée, tant qu'à faire. Vu que je n'ai pas vraiment fait cette étude, vu que finalement, on ne donne pas de confiture aux cochons et que je me fiche éperdument d'aller faire une présentation à HEC pour des gens qui se diront juste que je suis qu'une sale gauchiste , vu qu'à part une lettre recommandée 3 mois plus tard je n'ai pas eu de réaction suite à ce que je leur ai envoyé, je vous refile texto ce que je leur ai envoyé en guise d'amuse-gueule. Merci de pas trop vous lâcher sur les critiques, oui c'est brouillon et pas documenté, c'était juste des questions que je me posais. Ils auraient au moins pu me répondre "c'est nul votre truc, c'est mal ficelé, qu'est-ce que vous voulez qu'on en fasse?" ou "comment osez-vous remettre en question votre école ainsi?"  Je sais pas moi, juste dire quelque chose...

La responsabilité sociale des Grandes Ecoles

ou

Ce que serait une véritable éthique de la formation des futurs cadres

 

 

On prend souvent comme référence d’engagement dans une politique de développement durable, pour une entreprise, la signature du Pacte Mondial des Nations Unies.

 

Dans cette étude nous reprendrons point par point ce pacte, afin de réfléchir à ce que serait une véritable politique de Développement Durable pour une Grande Ecole

Droits de l’homme :

1.      Respecter les droits de l’homme internationalement proclamés et contribuer à la protection de ces droits.

S’assurer qu’elles ne se rendent pas complices de la violation de ces droits.

 

Ces deux chapitres nous amènent directement vers la déclaration universelle des droits de l’homme.


Article 26

1. Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire. L'enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite.

2. L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix.

Article 27

1. Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent.

2. Chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur.

La phrase qui m’intéresse dans un premier temps est bien sûr celle directement relative aux études supérieures. "L'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite."

Pleine égalité

 L’accès aux études en Grande Ecole est-elle ouverte en pleine égalité à tous en fonction du mérite ?

Aspect financier

Il est évident que la perception des frais de scolarité des Grandes Ecoles est en totale contradiction avec ce principe, par le simple fait que seules les personnes pouvant réunir cette somme seront admis.

Même lorsqu’un concours est la condition d’entrée dans l’école, ce qui est tout à fait en accord avec l’allocution « en fonction du mérite », il est évident que seuls se présentent ceux qui pensent qu’ils seront en mesure de payer ces frais. Quand bien même l’école était gratuite, les emplois du temps sont souvent loin d’être compatibles avec l’exercice d’une activité rémunératrice. On écarte donc de fait ceux qui n’auraient pas d’autre moyen de subsistance que leur propre travail.

Ces inégalités pourraient à la limite être levées si l’accès au prêt était parfaitement égalitaire, et il faut bien avouer que ce n’est pas le cas : une caution est encore et toujours demandée, et elle a intérêt à être solvable.

Aspect culturel

N’entrent en grande école que ceux qui y sont encouragés par leur entourage. On ne peut nier une certaine consanguinité dans ces études, encore plus marquée que dans l’enseignement supérieur public.

 

 

"L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales"

 

A partir de quand peut-on dire qu’une école va à l’encontre du plein épanouissement de la personnalité humaine ?

Est-ce que la concurrence forcenée et le cortège de dépressions qu’elle entraîne n’est pas un signe qu’on ne va plus dans le sens de l’épanouissement de la personne mais de son dépérissement ?

 

 

"Chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur."

 

Quid des travaux produits au cours des études ?

 

Les travaux réalisés en tant que cas pratique pour des entreprises sont-ils rémunérés à leur juste valeur ? N’y a-t-il pas une clause implicite selon laquelle l’école est propriétaire des écrits réalisés par ses étudiants ? N’y a-t-il pas pillage des travaux intellectuels des jeunes dans ces conditions ?

 

Je ne peux m’empêcher de penser au travail réalisé avec Companieros pour EDF… S’agissait-il d’un acte gratuit ? Comment se fait-il qu’on accepte qu’une production intellectuelle soit payée au tiers qui fait l’intermédiaire plutôt qu’aux créateurs? Dans une entreprise, le travail intellectuel du salarié appartient à l’entreprise ; mais celui-là en tire une gratification en salaire.

L’éducation est le seul champ où on accepte que la gratification soit uniquement immatérielle (bénéfice de formation…), comme si un salarié travaillant pour une entreprise ne demandait aucun salaire du fait que sa simple présence dans l’entreprise est formateur pour lui.

 

Quel est le point à partir duquel une personne peut recevoir une gratification pour son travail intellectuel ? Des étudiants ayant déjà obtenu un bac+4 ou 5 ne mériteraient-ils pas une gratification pour leur travail intellectuel ? Qu’est-ce qui justifie qu’on leur prélève de la richesse pour leur travail intellectuel au lieu de leur en octroyer ?

Article 24

Toute personne a droit au repos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés payés périodiques.

 

 

Cet article mérite également réflexion quant aux rythmes imposés dans certaines écoles…

La notion de congé payé laisse d’ailleurs dubitatif…

 

On en revient à la question du travail intellectuel et de sa rémunération.

 

S’il est normal qu’un professeur soit payé pour donner un cours, pourquoi est-il anormal de payer un élève faisant un exposé après avoir fait lui-même les recherches nécessaires et réalisé lui-même la synthèse des informations pour en faire un exposé clair et facilement assimilable par l’auditoire ? La différence réside-t-elle dans le fait que l’élève est moins expérimenté que le prof ou qu’il n’est pas « autorisé » à enseigner?  Dans le cas où il s’agirait d’une différence de qualité, un mauvais prof devrait-il ne pas être payé ? Et comment juge-t-on justement de ce qu’est un « mauvais » prof ?

Beaucoup d’étudiants se sont déjà demandé pourquoi un professeur était payé pendant un cours où il ne faisait qu’écouter un élève faisant un exposé. Sans doute parce qu’il a l’oreille pédagogique, et que pendant que l’élève se produit, il fait son travail de professeur en écoutant et critiquant le travail effectué.

Ou alors, la différence réside dans le fait que le professeur connaît le sujet dont parle l’élève ; il n’est donc pas en train de bénéficier d’un enseignement, mais de juger le degré d’assimilation que son élève a atteint en suivant son propre enseignement…

 

Ce raisonnement serait valable pour une simple restitution orale des enseignements donnés par un professeur. Mais on ne peut l’appliquer aux recherches personnelles effectuées par l’élève. J’en veux pour preuve les sessions de cours pour lesquelles un travail personnel était demandé avant même que le professeur ait eu à intervenir… On ne peut parler de restitution d’un enseignement quand un élève n’a encore pas croisé son enseignant.


Au-delà de l’aspect philosophique de cette question, c’est toute la valeur du travail qui est questionnée.
 
C’est dans le problème des stages que cette interrogation se pose de manière cruciale.
Qu’est-ce qui différencie radicalement un stagiaire en entreprise d’un salarié ?
Il y a bien évidemment une différence de statut : le salarié fait partie du personnel de l’entreprise, il participe à la productivité de celle-ci. Le stagiaire est étudiant, il suit une formation théorique pour compléter sa formation pratique et ne participe officiellement que secondairement à la production de l’entreprise.
Mais dans la réalité la frontière est extrêmement floue, à tel point qu’on a vu se multiplier les offres de stage au détriment d’offres d’emploi pour les jeunes diplômés. On prend un stagiaire pour effectuer une étude qui ne rentre pas directement dans la productivité de l’entreprise, mais c’est alors tous les postes de recherche et développement qui seraient ainsi soupçonnés de ne pas participer réellement à la création de richesse dans l’entreprise.
Or le stagiaire amène une réelle richesse à l’entreprise, et cette richesse est au moins immatérielle quand elle n’est pas directement matérielle comme dans le cas de stages ouvriers.
Encore une fois, la seule différence entre le salarié nouvellement embauché et formé par son collègue ou son supérieur hiérarchique, et le stagiaire formé par son maître de stage (quand il a la chance d’avoir un maître de stage capable de le former), c’est une différence de statut relativement floue, qui serait aisément remise en cause si les pressions de l’ordre établi n’étaient pas si fortes.

 

 

 

 

Sans tomber trop vite dans une lutte des classes , on pourrait se demander si la différence entre le maître et l’élève n’est pas simplement une question de pouvoir : celui qui se trouve du bon côté de la barrière est gratifié pour un travail intellectuel alors que celui qui est situé de l’autre côté de cette barrière, quand bien même il fournirait un travail de meilleure qualité, ne peut exiger aucune rémunération en retour de son effort.

Dans une éthique totalement rigoureuse, les deux protagonistes seraient capables de se rendre compte du moment à partir duquel l’élève devient aussi performant que le maître et mérite de passer du même côté de la barrière et d’être à son tour gratifié pour son travail.

 

C’est un peu ce qui est en jeu dans la problématique des stages. Les étudiants, situés de fait du côté sans gratification de la barrière, sont incapables de se rendre compte que leur enseignement est fini et qu’ils sont tout à fait en droit de passer de l’autre côté et d’être enfin rémunérés pour leurs efforts. Ce qui les en empêche relève à la fois d’une méconnaissance des compétences réelles demandées pour obtenir une gratification et d’un sentiment d’infériorité entretenu qui les garde en position d’être redevable vis-à-vis soit de l’entreprise pour le stagiaire, soit de l’école pour l’étudiant.

 

Sur le site de Génération Précaire, on lit beaucoup d’allusions à une sorte de « servitude volontaire » rencontrée chez les stagiaires, alors même qu’ils ont tout à fait les compétences pour prétendre à un véritable emploi, voire pour remplacer des employés déjà existants (et c’est là que le bât des stages finira peut-être par blesser…).

Cette « servitude volontaire » se rencontre chez la plupart des groupes dits « dominés », tels les femmes, les noirs dans les anciens pays coloniaux, etc.

Le mouvement des stagiaires, mouvement égalitariste vis-à-vis des salariés peut très bien se rapprocher des autres mouvements égalitaristes . Bien sûr l’allusion paraît pompeuse, mais il s’agit pourtant bien de bousculer un ordre établi pour parvenir à une égalité de traitement entre êtres humains. La justification du contrat de travail est-elle réellement plus valable que les titres de noblesse qui justifiaient l’inégalité entre nobles et roturiers ?

Le mouvement des stagiaires pourrait bien être une action de « Dignité Publique », comme l’écrivait une des signataires…

 

Qu’est-ce qui pousse tant de jeunes brillants à préférer payer qu’être payé pour autant voire plus d’efforts que dans un travail salarié ?

C’est sans aucun doute le manque de confiance en leur capacité à se faire seul une bonne situation plus que l’attrait de la connaissance. Dans une société où l’information est disponible partout et pour tous, les universités et les écoles ne sont plus des temples du savoir dont il faut franchir le seuil pour accéder à la connaissance. Le suivi pédagogique est également rarement tel qu’il faille être en relation avec les professeurs pour être capables de développer des capacités. Les élèves qui arrivent en Grande Ecole ont d’ailleurs déjà largement prouvé leur savoir-apprendre.

 

Les études supérieures sont-elles un loisir de luxe pour personne désireuses de continuer à apprendre en se faisant fi des nécessités matérielles de travailler pour vivre ?

Cela pourrait l’être sans l’importance démesurée des diplômes dans la recherche d’un emploi.

Non, définitivement, les étudiants ne sont pas des esprits immatériels se moquant des contraintes que subissent leurs semblables. S’ils acceptent de ne pas gagner leur vie, de ne pas être indépendants, de même payer pour leur subsistance pendant le temps de leurs études, c’est soit par attrait d’une situation enviable pour la suite, soit par peur d’une situation extrêmement désagréable s’ils n’obtiennent pas ce fameux diplôme. Certains font encore des études par goût, mais l’attente d’en tirer une amélioration future de leur situation est toujours présente, et aucun n’accepte facilement qu’on lui dise qu’il a fait toutes ces études « pour rien ».

 

Ils font d’ailleurs parfois des sacrifices démesurés pour ce « loisir », comme perdre leur santé en nuits sans sommeil, en alimentation carencée et en prise d’excitants ou de dopants, comme se priver de vie sentimentale et amicale. Est-ce la seule passion pour leurs études qui les mène à ces extrémités? Rarement, malheureusement…

Il s’agit plus souvent d’un sacrifice consenti dans l’espoir d’un avenir meilleur. Et le système s’effondre lorsque le jeu n’en vaut plus la chandelle…

Les Grandes Ecoles jouent sur ce « pari » ; mais peuvent-elles encore garantir un meilleur avenir à leurs élèves ? Que dire à ceux qui perdent plus qu’ils ne gagnent dans ce jeu de roulette russe ?

 


 


 

 

Partager cet article
Repost0
20 octobre 2006 5 20 /10 /octobre /2006 10:03

Voilà ce que j'ai osé écrire au début de mon pseudo travail de fin d'études. Bizarrement, ça n'a pas soulevé une masse de commentaires du côté de mes profs.. L'ont-ils même lu? Est-ce que c'est si banal que ça? Aucune idée... Pas vraiment envie d'aller faire un sondage, surtout que ça remonte à loin maintenant...

C’est écoeurée, et somme toute extrêmement déçue, que je termine mes études par ce mastère spécialisé. Elève brillante jusqu’à 19 ans, je n’aurais jamais imaginé me retrouver à 28 ans chômeuse, endettée et sabotant sciemment le diplôme qui est sensé couronner mes études supérieures. Si la conjoncture a bien sûr été morose, si mon entourage familial n’a pas été des plus propices, je ne peux cependant me résoudre à accuser la mauvaise fortune ou à considérer que tout cela n’est dû qu’à mon tempérament pessimiste. Après tout, jusqu’à 18 ans j’ai résisté à des pressions bien plus fortes que lors de mes études supérieures, et j’avais toujours gardé foi en mes capacités.

Il faut se rendre à l’évidence ; ce qui m’a fait chuter, c’est de n’avoir pas trouvé un sens à ce que j’ai fait après mon bac. Pire, on peut dire que mes études m’ont dégoûtée du travail bien fait et ont fini de me convaincre que, les efforts n’étant presque jamais récompensés à leur juste valeur, il était inutile voire nuisible de trop se consacrer à l’étude. C’est ce qui m’amène à présenter pour mon travail de fin d’études un travail bâclé, sur lequel j’ai changé mille fois de sujet, pour finalement me concentrer sur le seul sujet dont l’exposé pourrait être utile aux gens qui m’entendent : les études supérieures.


Mensonge originel ? A quoi servent les études supérieures ?

Ma déception trouve sans doute sa source dans une sorte de mensonge originel des Grandes Ecoles, qui est qu’après avoir franchi les difficiles étapes de la sélection, un travail intéressant et bien payé est à la clé. C’est dans cet espoir que tous les élèves entrent en Grande Ecole, qu’il s’agisse d’école d’ingénieurs ou d’école de commerce. C’est aussi dans cette optique que j’avais décidé d’intégrer une école d’ingénieurs, tout comme la difficulté de trouver un emploi m’a finalement amenée à reconduire les mêmes espoirs dans l’école de commerce où je suis aujourd’hui. Si mon unique but avait été de me cultiver et de passer quelques années à réfléchir sur la vie avant de m’y lancer corps et âme, nul doute que j’aurais choisi la philosophie ou les sciences politiques. Mais ayant grandi avec le spectre du chômage, et ayant vu ma sœur sortir sans aucun espoir d’embauche de sa faculté de lettres modernes, j’avais choisi -pour poser le moins de problèmes possibles à une famille déjà éprouvée- de faire une Grande Ecole, ce qui devait m’assurer un avenir confortable. Ou au moins un avenir...


Partager cet article
Repost0