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Soutien

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Comme une machine qui consommerait un maximum de pétrole uniquement pour entretenir sa surchauffe, l'intello du dessous consomme un maximum de facultés intellectuelles pour entretenir sa capacité à surmener son cerveau... en pure perte. Un pur produit de la société de surinformation dans laquelle on patauge...

Aujourd'hui j'ai décidé que tout ça allait sortir, et que je ferais connaître à  d'autres cerveaux surmenés et improductifs le chaos de mes pensées. Ca me fend un peu le coeur d'ajouter au flot d'informations inutiles qui circulent sur le net, mais il paraît qu'un être humain doit s'exprimer pour vivre, il paraît qu'il faut partager ses pensées pour qu'elles ne restent pas vaines. Alors bien sûr, cette décision tiendra jusqu'à ce que la somme d'informations que j'ingurgite chaque jour ne submerge la ressource mémoire où est née l'idée de ce blog, mais ne désespérons pas. Peut-être que le Bouddha qui veilla sur mon berceau me donnera la faculté d'entretenir mon jardin...

 

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27 avril 2010 2 27 /04 /avril /2010 07:19

J'ai cru que j'allais juste passer un long week end tranquillou loin du boulot et que je reprendrais comme d'un rien. mais non. Enfin hier ça a été, mais cette nuit j'ai dormi trois petites heures avec la télé allumée. Je m'en veux de pourrir la vie des collègues qui m'aiment bien. Celui à qui j'ai dit "mais qu'ils me virent, je serai contente" et " je veux voir jusqu'à quel niveau de pétage de plomb ils tiennent" j'ai peur qu'il l'ait pris au sérieux. En tout cas j'ai vu que ça l'avait secoué et je m'en veux. La première fois que j'ai pleuré sur cette mission c'est quand même parce qu'ils parlaient tous de partir et que je me sentais lâchée genre "vas-y récupère le bébé et nous on se casse on n'en peut plus". Est ce que c'est la peur de se récupérer tout le boulot ou le fait qu'on a pas envie de voir partir des gens a qui on s'est attaches qui prime, on ne sait plus trop. Ce qui est sûr c'est qu'on morfle. Et tout à coup je m'en veux de pas avoir su morfler en silence. Ça arrange pas les choses, on est d'accord , mais est-ce que ça aurait pas préservé des sensibilités? Je sais plus si je suis une fille qui gueule pour dénoncer des conditions insupportables ou si je suis une fille qui supporte pas de souffrir seule. Et en même temps je suis aussi la reine de la culpabilité. La question qui tue maintenant c'est : "est-ce que je vais au boulot avec complètement crevée et les yeux rouges ou est-ce que je retourne voir cet enfoiré de médecin qui va encore me reprocher de pas verbaliser , ou est ce que j'use un n-ieme jour de congé juste pour avoir la paix? Je sais pas ce que ça fait a quelqu'un qui a jamais connu la dépression mais moi ça me donne juste un gros sentiment d'échec. Tout ce chemin pour en arriver encore et toujours là..... Fais chier , tiens . Je peux avoir l'énergie vitale pour m'en sortir, maintenant je le sais, mais pas tant que je vivrai dans ce monde de fous. Et pitié je veux pas entendre de "ah Ben t'as qu'à changer complètement de vie" parce qu'ok, on en rêve tous , mais on est quand même pas bien nombreux à réussir à sauter le pas. J'ai jamais prétendu être plus courageuse que les autres.

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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 14:27

Je ne suis pas au travail.

Je ne le supporte plus.

Que faire?

Le docteur m'a dit " je ne peux pas arrêter tous les gens qui sont mal au travail". Je sais. Nous sommes trop nombreux. Je lui ai dit "écoutez, je ne le supporte plus, et ça me rend agressive avec mes collègues, qui ne sont pas méchants mais simplement je suis dans un état de tension tel que j'ai envie d'insulter toute personne qui m'adresse la parole, je ne veux pas continuer comme ça".

"Vous prenez des calmants?" 

"J'en ai pris, je n'en prends plus depuis longtemps parce que j'allais mieux, vous pouvez m'en prescrire, ça sera sans doute utile pour m'empêcher de devenir moi-même une personne maltraitante, mais en même temps je sens que les raisons qui me mettent en colère sont légitimes et je n'ai pas envie de me droguer pour accepter".

Hier je disais à ma collègue que j'allais être obligée de reprendre des calmants si je voulais réussir à passer toute ma journée dans cet open-space. Ca la rendait triste pour moi, elle trouvait que ce n'était pas la solution.

J'ai dit à mon copain que j'allais démissionner, je l'ai dit à mes parents, mais il faut croire que personne n'a vraiment confiance dans mes capacités à trouver un autre travail. Et donc non, je n'aurai pas leur bénédiction pour démissionner tant que je n'en ai pas un autre. J'ai même fini par reprocher à mon copain de chercher en moi uniquement un complément de salaire, ce qui est faux et monstrueux, mais voilà je deviens monstrueuse quand j'ai l'impression que personne ne veut m'accepter en tant qu'être humain sans travail.

Seulement, c'était déjà difficile pour moi de trouver un job quand j'étais au chômage, je n'arrive pas à le faire tout en continuant ce boulot. J'ai beau réseauter sur internet, j'intéresse les gens pour participer à un milliard de trucs, mais jamais rien qui soit un moyen de subsistance.

J'ai déjà changé 5 fois de mission dans ma boîte. Je ne suis pas toujours la cause de ce changement, et jamais on ne me met dehors parce que je ne travaille pas assez bien. Mais chaque fois je finis par me révolter, soit parce qu'on m'a vendue comme experte sur une technologie que je connaissais à peine et que je refuse de bluffer, soit parce que je ne supporte pas de voir la grande cheffe faire pleurer mes collègues toutes les deux semaines ou qu'on accuse d'incompétence les prestataires pour ne pas se fâcher en interne, soit parce qu'on accepte que le travail soit fait au prix de travail de nuit, de week end non déclaré , non payé sans jamais chercher à redresser la barre pour que ça reste l'exception.

On a vu arriver dans l'équipe début avril une dizaine de stagiaires; bonne nouvelle, on les prend dans l'optique de les embaucher, formidable, mais on attend d'eux qu'ils rédigent des procédures et des guides sur le boulot que tout le monde fait à l'arrache, on attend d'eux qu'ils organisent le travail qu'on ne sait pas organiser, dans un contexte où aucune organisation n'est possible, puisqu' "on accepte tout de la part du client car c'est politique. Et de toute façon nous ne sommes pas en mesure de refuser. Le problème est qu'il n'y a pas assez de ressources (traduire: personnel) dans ton équipe".(extrait d'un mail d'un employé lambda qui répondait à mon interrogation sur le fait qu'on me prévienne toujours au dernier moment des livraisons à effectuer, et donc des soirs où je devais rester plus tard).

Et plus ces conditions sont insupportables, plus on compte sur les petits jeunes qui cherchent leur premier boulot pour les accepter. Parce qu'au sein de la boîte, on sait bien que ce boulot est à fuir. Et plus les gens veulent partir en espérant que l'herbe sera plus verte ailleurs (pas gagné), moins on stabilise le savoir-faire et plus c'est dur pour ceux qui les remplacent. 

Je ne supporte plus quand je décide de partir à 19h pour être à l'heure à la chorale -ou à toute autre activité que j'avais l'habitude de faire- de savoir que mon collègue restera jusqu'à 3h pour surveiller le déroulement du programme que j'ai lancé , et de savoir que tout le monde trouvera ça normal le lendemain matin. "C'est à lui de mettre des limiltes". Bien sûr, mais qui met des limites aux demandes irréalisables? Qui décide de faire une équipe de nuit et d'indemniser les gens en conséquence au lieu de laisser toujours les mêmes s'esquinter la santé? 

Il y a deux ans, je regardais ce monde de fous avec recul, en me disant que dieu merci ce n'était que passager, maintenant je suis engluée dans la nécessité de payer un loyer, j'ai avalé un paquet de couleuvres pour que les gens qui m'aiment soient rassurés de me savoir "casée", et je doute de trouver quelque part un pan de la société qui ait échappé à cette folie. De nos jours, même les fermiers sont endettés jusqu'au cou, et tout le monde se doit de gagner sa vie, ne serait-ce que pour savoir où dormir. Bien sûr il existe des rebelles qui choisissent de vivre sans travailler, mais ai-je le droit d'imposer cette angoisse à mes parents et  à mon copain, ou risquer de devoir m'en séparer? Est-ce qu'on a prévu quelque chose pour récupérer tous ceux qui sont dégoûtés à vie de cette société? 

 

Je ne sais plus quoi faire. 

 

 

 

 

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14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 21:45
Extrait issu des premières pages de "La Peur" , roman de Gabriel Chevallier, paru en 1930, retiré de la vente en 1939 "Je crains d'être inapte à cette guerre qui ne demande que passivité et endurance. Ne serait-il pa mieux pour mon repos que je fusse un combattant convaincu, comme il en existe, luttant férocement pour sa patrie et persuadé que la mort de chaque ennemi qu'il tue lui gagne des indulgences auprès de son dieu? J'ai ce malheur de ne pouvoir agir qu'en vertu d'un mobile approuvé pour ma raison, et la raison refuse des tutelles qu'on voudrait lui imposer. Mes maîtres , autrefois, me reprochaient mon indépendance; plus tard, j'ai compris qu'ils redoutaient mon jugement et que ma logique d'adolescent soulevait des questions qu'ils avaient décidé de tenir dans l'ombre" Quelle impudeur , ce livre! Oser dire "J'ai eu peur" c'est s'exposer au mépris de tous ceux qui tentent de magnifier ce qu'ils ont vécu pendant la guerre, et de manière d'autant plus violente qu'on sait que ça les remet en face de ce qu'ils ont probablement ressenti mais que tout le monde veut oublier. L'utilité de la guerre reste un grand mystère pour moi, une question impossible à trancher...
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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 19:04
Envie de relayer cet appel de l'association qui occupait le Theatre de Verre a l'époque ou Generation Precaire prenait son essor. Nous sommes le 9 novembre 2009 et commémorons la chute du mur de Berlin, le triomphe de la démocratie occidentale qui entretient beaucoup d'autres murs moins visibles et pour autant bien solides et infranchissables. Les murs de pouvoir mettent les citoyens sur un plan d'inégalité considérable quant aux droits et aux considérations. Nous nous battons pour une justice et une plus grande égalité dans le domaine de la création artistique, de sa divulgation et de la culture en général. Nous sommes toujours dans le mouvement des squats artistiques en France comme en Europe et luttons encore ensemble pour une culture autre que celle de l'élite qui fait la pluie et le beau temps sur notre société. Nous agissons toujours selon le principe que nous avons énoncé dans notre lettre d'intention et que nous vous invitons à relire. Nous nous battons pour le droit à une culture par tous et pour tous, pour une égalité légitime et c'est dans ce sens que nous avons interpellé nos autorités politiques et que nous avons entamé des relations et des négociations. A la suite de quoi nous constatons: l'arrogance que confère le pouvoir qui ne reconnaît jamais ses torts en nous les infligeant toujours à nous, citoyens réduits à de simples électeurs. L'entretien de la méfiance des institutions à notre égard malgré le fait que par 3 fois consécutives, nous avons honoré nos engagements notamment en rendant les clés des lieux que nous occupions aux dates fixées. Que nous avons accepté des lieux qui nous ont été pratiquement imposés et que nous avons pu entendre des phrases telles «c'est ça ou la rue» «si vous n'acceptez pas ce lieu, vous rompez les relations avec la ville»..... Nous avons ainsi quitté nos 1800 m2 de la rue de l'échiquier pour entrer dans les 360 m2 du 5 impasse Bonne Nouvelle, un ancien parking au fond d'une impasse avec une très mauvaise configuration de l'espace ( bas de plafond, ascenseur muré au milieu de l'espace ) et des conditions restreintes pour la présentation des spectacles. Nous sommes partis de cet espace pour le site du 17 rue de la Chapelle Paris 18ème, qui cette fois est un bel espace mais situé au fond d'une impasse privée au sein d'une co-propriété. Nous avons accepté cet espace sous certaines conditions, qui ont été accordées par écrit le 17 juillet 2009 par l'ensemble des représentants de la culture de la ville de Paris: Monsieur Jean François Danon et monsieur Christophe Girard entre autre, et signées par Laurence Engel, directrice des affaires culturelles de Paris. Ces conditions sont: la mise en contact avec les institutions alentours susceptibles de programmer nos spectacles dans la période intermédiaire. A ce jour, un seul contact a été établie n'aboutissant à aucune programmation. La mise en oeuvre d'un accès autre que celui de la co-propriété, tant envisageable que nécessaire pour la construction programmée d'ici 2 ans d'un foyer de jeunes chercheurs sur ce site. La mise en place d'une concertation entre le syndicat de la co-propriété et la préfecture dans le but de trouver des accords pour produire des spectacles et vous accueillir chers adhérents la réalisation des travaux de mise aux normes de sécurité du bâtiment et la signature de la convention pour 2 ans. A cette date, nous n'avons que les plans d'aménagement et l'ébauche d'une convention. Du reste, nous n'avons rien. Les seuls travaux que nous avons vu se faire sont ceux des géomètres de la RIVP ( Régie Immobilière de la Ville de Paris) venus faire des relevés sur l'ensemble du bâtiment, destiné à être démoli dans 2 ans. (Pour certains projets, la ville s'y prend très en avance) Nous avons été convoqués début octobre pour être informés du fait qu'ils avaient pris du retard (chose que nous avions constatée) et que les travaux commenceraient à la mi-octobre, mais jusqu'à présent silence radio... Nous avons donc écrit à monsieur Danon une deuxième lettre et nous avons obtenu comme réponse qu'il n'avait pas reçu la première et qu'il se rapprocherait du Théâtre de Verre. Nous considérons donc cette situation comme une mise en otage de notre association, le mot est fort certes mais notre situation s'aggrave chaque jour. Cela fait 4 mois que notre association est pratiquement paralysée. Si la situation se prolonge, nous pouvons perdre les emplois que nous avons créés. D'un autre côté, des dizaines d'artistes sont à la rue, des projets de réalisation et de présentation dorment dans les tiroirs et nous sommes dans le froid loin des jours de convivialité et d' arter ensemble. La précarité nous gagne à nouveau comme une gangrène. 4 mois de chômage technique qui nous sont imposés et que nous avons beaucoup de mal à comprendre. Nous considérons que la ville a une politique culturelle à 2 vitesses. Ici, aujourd'hui les associations, toujours les plus nombreuses et actives dans la vie culturelle de la cité sont les premières pénalisées. Nous résistons toujours et encore au culte à l'élitisme, à ces lieux luxueux bâtis pour le prestige où s'engouffre l'argent déjà maigre destiné à la culture, afin de garder ce Paris populaire vivier de tant d'idées originales, dans lequel nos officiels n'ont pas arrêté de puiser et dont ils ne reconnaîtront jamais la source. Nous perdons foi et confiance en nos autorités. Nous entendrons bientôt dire d'un homme de gauche que les promesses n'engagent que celui qui y croit. Sommes nous dupes? Nous invitons tous les adhérents, toutes les associations, tous les squats sociaux et artistiques à réunir nos forces pour nommer et construire une politique culturelle cohérente sur les principes même de la république que sont encore Liberté, Égalité, Fraternité et pour résister à l'autoritarisme démesuré de l'état et à cette société de spectacles qui nous est imposée et qui nous réduit à l'état de consommateurs bêtes et passifs. Concertons-nous pour organiser notre résistance. Nous accueillons toutes vos initiatives sur notre site ou directement par mail: theatredeverre@hotmail.fr dans le but de préparer une journée de rencontre dans les semaines qui viennent. -- Pour vous desinscrire suivez ce lien: ce lien Partagez les infos du TDV : ce lien powered by phplist v 2.10.5, © tincan ltd
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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 09:46
"La France qui se lève tôt , c'est aussi une France qui se couche tôt , lit moins, ne se cultive plus, n'étudie plus, en opposition aux intellos qui travaillent le soir , écoutent des opéras, regardent des films, se cultivent et donc se qualifient le soir [...] Une France qui se lève tôt , c'est une France qui ne cherche pas à dégager des espaces d'autonomie , qui, d'une certaine façon pense moins et qui, de la sorte, n'a pas d'autre option que de gagner plus pour consommer plus "

Alain Lipietz dans "Face à la crise: l'urgence écologiste", éditions Textuel
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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 04:04
"Les grandes et petites misères continuellement imposées [...] contribuent [...] à rendre la servitude sensible. Non pas les souffrances liées aux nécessités du travail ; celles-là , on peut être fier de les supporter ; mais celles qui sont inutiles. Elles blessent l'âme parce que généralement on ne songe pas à aller s'en plaindre ; et onsait qu'on n'y songe pas. On est certain d'avance qu'on serait rabroué et qu'on encaisserait sans mot dire. Parler serait chercher une humiliation. [...] De telles souffrances sont souvent par elles-mêmes très légères ; si elles sont amères , c'est que toutes les fois qu'on les ressent, et on les ressent sans cesse, le fait qu'on voudrait tant oublier, le fait qu'on n'est paschez soi à l'usine, le fait qu'on n'y a pas droit de cité, qu'on y est un étranger admis comme simple intermédiaire entre les machines et les pièces usinées , ce fait vient atteindre le corps et l'âme ; sous cette atteinte, la chair et la pensée se rétractent. Comme si quelqu'un répétait à l'oreille de minute en minute, sans qu'on puisse rien répondre : "Tu n'es rien ici. Tu ne comptes pas. Tu es là pour plier, tout subir et te taire."
Simone Weil parle ici de souffrances physiques des ouvriers à l'usine. J'ai le sentiment qu'on pourrait écrire le même texte a propos des petites souffrances morales qu'on peut ressentir au travail aujourd'hui. Qui ira se plaindre des signes légers de mépris envoyés par certains chefs? Qui ira se plaindre d'entendre parler de lui comme d'une ressource supplémentaire sur un projet, de se sentir nié comme être humain dans cette formulation? Qui ira se plaindre des nuits trop courtes parce que la pression ressentie au travail ne s'evapore pas au moment de rentrer chez soi? Pas grand monde. On croit que sa fierté sera préservée en se taisant et ce n'est pas faux , on n'a pas envie de se faire traiter de naïf qui croit vivre au pays des bisounours, ou s'entendre dire que si on fait dans la sensiblerie il ne fallait pas choisir ce métier.
Plus loin SW dit : "c'est une habitude et presque une convention d'attacher plus d'importance à l'argent, chose claire et mesurable, qu'aux sentiments obscurs, insaisissables, inexprimables qui s'emparent de l'âme pendant le travail. ".
Chez Accenture, où je travaille, une enquête annuelle prend la température du moral des salariés. Le manque de reconnaissance revenait couramment dans les plaintes (anonymes) exprimées. Pour y répondre, un site sur l'intranet a été créé : "Celebrating Performance". Et ce site n'a d'autre but que de permettre aux managers d'exprimer leur reconnaissance du travail fourni en offrant des points a leurs collègues, points qui s'echangent ensuite contre des cadeaux, type iPod, ou four à micro-ondes. Bien sûr on ne pouvait tout de même pas publier une "policy" exigeant un "merci, bon travail" pour tout document livré. Il faut bien admettre que certaines choses ne peuvent pas résulter d'une charte ou d'un plan d'action....

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13 août 2009 4 13 /08 /août /2009 22:13
Deux bonnes nouvelles sont arrivées à Génération Précaire pendant cet été .

Tout d'abord, la Fonction Publique, qui avait longtemps repoussé le moment de rémunérer ses propres stagiaires (la loi De Villepin ne concernait que les entreprises de droit privé), se décide à reconnaître le travail fourni par ses stagiaires.
Et même en allant plus loin que ce qui est exigé du privé (peut-être la preuve que c'est le MEDEF qui freine  côté entreprises?... Hum, comme si on ne le savait pas; il suffit de les écouter en négociations, que ce soit au comité des stages ou à la commission Hirsch)

http://www.liberation.fr/societe/0101584567-stages-la-fonction-publique-donne-l-exemple

La noyade d'une fillette dans un camp de vacances, alors que le groupe d'enfants était encadré par un stagiaire (sans tuteur pour l'encadrer lui-même), a peut-être poussé l'URSSAF a lancer des opérations de chasse aux faux stagiaires dans les campings et camps de vacances. Un air de prise de conscience de l'usage abusif du statut de stagiaire pour éviter le règlement de charges sociales sur de vrais emplois d'été?

http://www.sudouest.com/accueil/actualite/france/article/674154/mil/4980670.html


En tout cas, on attend de pied ferme le procès de Vitae Conseil et le passage aux prud'hommes de David Levy contre la Société Générale en septembre.
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12 août 2009 3 12 /08 /août /2009 03:41
"Comment peut-on travailler sans souffrance quand l'objectif de travail est irréalisable? Et qu'il est même mis par écrit et contractualisé; ce qu'on appelle le harcèlement contractuel. Dans votre contrat de commercial est écrit un objectif dont vous savez que vous ne l'atteindrez pas. Qu'est ce que psychiquement on demande à quelqu'un quand - on est même plus dans l'histoire de la carotte et du bâton - c'est un espèce d'ideal du moi totalement inatteignable où il n'y a plus qu'à convoquer la culpabilité , la perte de l'estime de soi, l'échec absolument permanent . Comment est-ce qu'on a pu imaginer que ce levier de la peur n'allait pas un jour se retourner contre la productivité qu'il espère atteindre en détruisant l'espoir qui fait avancer les gens? ".
Ce sont les paroles de Marie Pezé, psychanalyste., dans le complément au DVD "j'ai très mal au travail" de Jean Michel Carré.



Si les entreprises sont si obsédées par les diplômés de grandes écoles , c'est parce que ces jeunes-là ont appris bien avant leur arrivée dans l'entreprise a s'infliger à eux-mêmes cette pression morale. La quête de l'admission en Grande Ecole, du diplôme, n'est possible qu'avec une véritable volonté de transformation de soi-même pour correspondre au modèle du cadre parfait. Il est pratique d'avoir a disposition des salariés qui ont déjà construit les barrières du chacun pour soi et qui ont déjà l'atteinte d'objectifs comme valeur première. Des salariés qui considèrent déjà comme normal de modifier jusqu'à leur caractère, leur nature profonde, pour réussir. Là où d'autres se révoltent ("on bosse comme des ânes et en plus il faudrait qu'on soit contents") , eux savent qu'ils n'atteindront jamais le modèle qu'on leur a fixé sans se montrer combatif, positif en toute circonstance. Tant qu'ils tiennent....
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11 août 2009 2 11 /08 /août /2009 13:38
Il y a un peu plus de deux ans, je participais (très modestement) à la préparation d'une campagne des Amis de la Terre Paris, destinée à sensibiliser les entreprises du CAC40 aux plans de déplacement d'entreprise. Nous avions écrit aux PDG et directeurs du développement durable de différents groupes pour leur demander quelle était leur politique d'entreprise en matière de transports pour leur salarié. En question, la possibilité d'accéder à son travail sans prendre la voiture, la prise en compte des aides au choix de moyens moins polluants pour les trajets quotidiens et professionnels.
Avec de l'organisation et de la réflexion, avec la mise en place de navettes ou l'aménagements d'accès aux sites, en favorisant le télétravail, en favorisant le télétravail, en favorisant le télétravail, .. oups, pardon, je bugge. Bref, une entreprise peut aider ses salariés à réduire leur impact sur l'effet de serre, par exemple en n'ayant pas des comportements absurdes comme ce que nous avions relevé chez Total, à savoir une carte d'essence que  les salariés pouvaient utiliser pour leurs trajets personnels (je ne me rappelle plus des modalités, ne me bombardez pas de question, siouplaît :) ), qui les incitait à utiliser au maximum leur voiture au détriment du train. La réponse de Total à notre sollicitation s'était soldée par un formidable classement de 18e sur 19 entreprises ayant répondu, et une note de 3/20! (http://www.amisdelaterre.org/IMG/pdf/Rapport-PDE-AmisdelaTerre-Paris.pdf)

Joie de constater aujourd'hui que Total pense à mettre en place un PDE,  qu'un bilan carbone a été réalisé  et qu'un intranet dédié a ét é créé pour sensibiliser les salariés au développement durable.

Rage de constater qu'encore une fois c'est un stagiaire qui s'y colle, et pour 6 mois à un an si possible... Le stagiaire devra mesurer le changement de mentalité des salariés. Pour ce qui est de la direction, je ne vois pas grande amélioration en ce qui concerne la prise en compte des enjeux de responsabilité sociale de l'entreprise.  Business as usual , et un petit stagiaire en développement durable pour répondre aux Amis de la Terre. Entre écolos ils sauront se comprendre...

ÉLABORATION D’UN PLAN DE DÉPLACEMENT ENTREPRISE (PDE)
    Caractéristiques du poste
    Société :  Total Sa
Type de contrat :  Alternance, Stage conventionné, 12 Mois
Branche :  Holding
Lieu de travail :  France - Paris La Defense
Lieu du processus  
de recrutement :  Paris La Defense
Entrée en service :  Septembre 2009
Rémunération :  Selon profil et expérience
 
 
    Description du poste
    Le siège de Total au sein de la Direction des Ressources Humaines a initié il y a quelques années une démarche de sensibilisation au développement durable : un bilan carbone a été réalisé, la diffusion de l’information dynamique accompagne la sensibilisation des salariés et donne la visibilité sur les actions significatives sur un intranet dédié.

Le Plan de déplacement entreprise (PDE) est un outil permettant d'établir un diagnostic de l'ensemble des déplacements générés par une entreprise (employés, clients, visiteurs) et de définir les moyens pour réduire l'usage de l'automobile au bénéfice de moyens moins polluants et moins consommateurs en énergie. S'il s'inscrit dans le cadre de la loi sur l'air du 30 décembre 1996, l'actualité réglementaire et le Grenelle de l'Environnement prévoient, quant à eux, des objectifs ambitieux à court terme en matière de déplacements.

Le PDE est un révélateur de changement des comportements. Se préoccuper du bien-être de ses salariés et de l’impact de ses activités sur son environnement, c’est une question de responsabilité sociale de l’entreprise.

A cet effet, vous aurez pour principales missions de :

- Dresser un état des lieux/diagnostic
- Élaborer le Plan
- Mettre en place du Plan

L’objectif principal consiste à rationaliser les déplacements quotidiens afin de réduire l’usage individuel de la voiture et ce au profit de modes de déplacements et usages plus respectueux de l’environnement : transports collectifs, vélo, marche, covoiturage.
 
 
    Compétences requises
   

Formation et connaissances :
De formation Bac+4/5 de type école d'ingénieur généraliste ou dans les domaines de l'environnement, du développement durable, des transports, des mobilités douces.

Bonne maîtrise d'Internet et des outils bureautiques
Connaître l’univers de la mobilité/transport des personnes ou y porter un intérêt certain.
La connaissance de la définition d'un PDE et des principales étapes de sa réalisation est un plus

Expérience :

Aptitudes :
-Rigueur et sens de l’innovation pour proposer des solutions de transport alternatives plus écologiques
-Ouverture d’esprit et goût pour l’anticipation afin de prendre en considération les options du futur plan de déplacement urbain du Grand Paris
-Qualités rédactionnelles
-Esprit de synthèse, autonome, aimant l’analyse statistique
-Organisé(e) avec un esprit d'équipe et une bonne communication


Bon courage, futur stagiaire, et préviens-nous si jamais on propose de t'embaucher!! (oui, je sais, t'as pas envie de faire carrière chez Total, mais t'en fais pas, avec ton profile, ils préfèreront te remplacer par .... un autre stagiaire !)

PS: merci à Mry de Génération Précaire, qui nous a dégotté cette belle offre...
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12 juin 2009 5 12 /06 /juin /2009 11:28

Ce qui est pénible avec les blogs, c'est le côté brouillon. Comme il faut publier souvent, publier vite avant que le sujet d'actualité soit passé à la trappe, comme on sait qu'un article trop long n'est quasiment jamais lu, on essaye d'aller à l'essentiel, et du coup on passe à côté.
On pose une bonne question, une qui mérite une vraie réflexion, et les commentaires se perdent dans des polémiques stériles parce que c'est plus facile d'attaquer son contradicteur sur son orthographe que de chercher à expliquer pourquoi on a un avis différent.
C'est le cas de mon article d'aujourd'hui (vous ne serez pas plus avancé à la fin sur la question posée dans le titre, vous êtes prévenus), et c'est souvent le cas des super commissions mises en place pour la concertation.

Celle qui m'intéresse aujourd'hui, c'est celle de ce cher Martin Hirsch, qui avait écouté avec empathie les doléances de  Génération Précaire il y a 3 ans, et qui préside aujourd'hui le Haut Commissariat à la Jeunesse.
Je me demande si quelqu'un, à part les responsables d'organisations de jeunesse, est au courant qu'une concertation sur la jeunesse est en cours. D'ailleurs merci à Julien, Nicolas, Ophélie, Malcolm, Yannick  de Génération Précaire, qui se relaient au  chevet de ladite commission pour essayer qu'on n'oublie pas trop vite que les jeunes ne sont pas forcément dans une case: salarié, étudiant, chomeur mais parfois tout ça en même temps, quand le temps passé en stage leur a fait oublier l'adresse de leur fac ou école, et que c'est en fait le spectre du chômage qui leur a fait prendre leur carte d'étudiant. Mêmes activités quotidiennes qu'un salarié, statut étudiant pour l'administration, chômeur en sursis dans la tête.

Et que trouve-t-on dans les propositions discutées? Un dispositif permettant d'augmenter les revenus qu'ils tirent de leur travail (pour une heure travaillée, le jeune recevrait, en plus de son salaire, une prime fixe, dans la limite d'un certain nombre d'heures par mois). Une espèce de RSA sans le nom, vu que c'est réservé aux plus  de 26 ans. Alors même que le RSA est par nature discriminatoire envers les jeunes, on réfléchit à la possibilité de créer un RSA spécial jeunes. Qu'est-ce qui justifie cette séparation théorique?
Quel est le mur franchi à 25 ans qui justifie cette différence de traitement? Ne serait-ce pas une sorte de majorité financière, différente de la majorité légale?
Quel est le sens d'un droit de vote accordé à quelqu'un que la société ne considère pas comme autonome, qu'on considère comme susceptible de trop tirer au flanc si on lui accorde la même assistance sociale qu'à un "adulte de plus de 25 ans"?
Il existe un site internet pour cette concertation, tellement mort qu'on peut douter de la volonté d'une concertation trop large. Etant donné le développement de l'usage d'internet chez les jeunes, c'est assez problématique de constater que trois mois après le début de la concertation, le nombre de contributions sur chaque débat ne s'élève pas à plus de 25.
Est-ce qu'on aurait oublié de prévenir les jeunes qu'ils avaient droit à la parole? Est-ce qu'on aurait décrédibilisé la commission dès le début (par exemple, en montrant que Sarkozy prend les décisions qu'il veut sans même avoir besoin de consulter Hirsch? http://www.letudiant.fr/jobsstages/emploi-des-jeunes-sarkozy-met-1-3-milliard-sur-la-table-10594.html )

Peut-être aussi que les jeunes en ont marre d'être étiquetés jeunes et qu'ils étaient juste très occupés à faire campagne pour Europe Ecologie??
Si c'est le cas, ils ont au moins gagné l'élection de Karima (Delli), et ça vaut bien plus que toutes les concertations du monde !!
(et oui, je sais , Karima a plus de 25 ans...)

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