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Soutien

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Comme une machine qui consommerait un maximum de pétrole uniquement pour entretenir sa surchauffe, l'intello du dessous consomme un maximum de facultés intellectuelles pour entretenir sa capacité à surmener son cerveau... en pure perte. Un pur produit de la société de surinformation dans laquelle on patauge...

Aujourd'hui j'ai décidé que tout ça allait sortir, et que je ferais connaître à  d'autres cerveaux surmenés et improductifs le chaos de mes pensées. Ca me fend un peu le coeur d'ajouter au flot d'informations inutiles qui circulent sur le net, mais il paraît qu'un être humain doit s'exprimer pour vivre, il paraît qu'il faut partager ses pensées pour qu'elles ne restent pas vaines. Alors bien sûr, cette décision tiendra jusqu'à ce que la somme d'informations que j'ingurgite chaque jour ne submerge la ressource mémoire où est née l'idée de ce blog, mais ne désespérons pas. Peut-être que le Bouddha qui veilla sur mon berceau me donnera la faculté d'entretenir mon jardin...

 

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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 14:27

Je ne suis pas au travail.

Je ne le supporte plus.

Que faire?

Le docteur m'a dit " je ne peux pas arrêter tous les gens qui sont mal au travail". Je sais. Nous sommes trop nombreux. Je lui ai dit "écoutez, je ne le supporte plus, et ça me rend agressive avec mes collègues, qui ne sont pas méchants mais simplement je suis dans un état de tension tel que j'ai envie d'insulter toute personne qui m'adresse la parole, je ne veux pas continuer comme ça".

"Vous prenez des calmants?" 

"J'en ai pris, je n'en prends plus depuis longtemps parce que j'allais mieux, vous pouvez m'en prescrire, ça sera sans doute utile pour m'empêcher de devenir moi-même une personne maltraitante, mais en même temps je sens que les raisons qui me mettent en colère sont légitimes et je n'ai pas envie de me droguer pour accepter".

Hier je disais à ma collègue que j'allais être obligée de reprendre des calmants si je voulais réussir à passer toute ma journée dans cet open-space. Ca la rendait triste pour moi, elle trouvait que ce n'était pas la solution.

J'ai dit à mon copain que j'allais démissionner, je l'ai dit à mes parents, mais il faut croire que personne n'a vraiment confiance dans mes capacités à trouver un autre travail. Et donc non, je n'aurai pas leur bénédiction pour démissionner tant que je n'en ai pas un autre. J'ai même fini par reprocher à mon copain de chercher en moi uniquement un complément de salaire, ce qui est faux et monstrueux, mais voilà je deviens monstrueuse quand j'ai l'impression que personne ne veut m'accepter en tant qu'être humain sans travail.

Seulement, c'était déjà difficile pour moi de trouver un job quand j'étais au chômage, je n'arrive pas à le faire tout en continuant ce boulot. J'ai beau réseauter sur internet, j'intéresse les gens pour participer à un milliard de trucs, mais jamais rien qui soit un moyen de subsistance.

J'ai déjà changé 5 fois de mission dans ma boîte. Je ne suis pas toujours la cause de ce changement, et jamais on ne me met dehors parce que je ne travaille pas assez bien. Mais chaque fois je finis par me révolter, soit parce qu'on m'a vendue comme experte sur une technologie que je connaissais à peine et que je refuse de bluffer, soit parce que je ne supporte pas de voir la grande cheffe faire pleurer mes collègues toutes les deux semaines ou qu'on accuse d'incompétence les prestataires pour ne pas se fâcher en interne, soit parce qu'on accepte que le travail soit fait au prix de travail de nuit, de week end non déclaré , non payé sans jamais chercher à redresser la barre pour que ça reste l'exception.

On a vu arriver dans l'équipe début avril une dizaine de stagiaires; bonne nouvelle, on les prend dans l'optique de les embaucher, formidable, mais on attend d'eux qu'ils rédigent des procédures et des guides sur le boulot que tout le monde fait à l'arrache, on attend d'eux qu'ils organisent le travail qu'on ne sait pas organiser, dans un contexte où aucune organisation n'est possible, puisqu' "on accepte tout de la part du client car c'est politique. Et de toute façon nous ne sommes pas en mesure de refuser. Le problème est qu'il n'y a pas assez de ressources (traduire: personnel) dans ton équipe".(extrait d'un mail d'un employé lambda qui répondait à mon interrogation sur le fait qu'on me prévienne toujours au dernier moment des livraisons à effectuer, et donc des soirs où je devais rester plus tard).

Et plus ces conditions sont insupportables, plus on compte sur les petits jeunes qui cherchent leur premier boulot pour les accepter. Parce qu'au sein de la boîte, on sait bien que ce boulot est à fuir. Et plus les gens veulent partir en espérant que l'herbe sera plus verte ailleurs (pas gagné), moins on stabilise le savoir-faire et plus c'est dur pour ceux qui les remplacent. 

Je ne supporte plus quand je décide de partir à 19h pour être à l'heure à la chorale -ou à toute autre activité que j'avais l'habitude de faire- de savoir que mon collègue restera jusqu'à 3h pour surveiller le déroulement du programme que j'ai lancé , et de savoir que tout le monde trouvera ça normal le lendemain matin. "C'est à lui de mettre des limiltes". Bien sûr, mais qui met des limites aux demandes irréalisables? Qui décide de faire une équipe de nuit et d'indemniser les gens en conséquence au lieu de laisser toujours les mêmes s'esquinter la santé? 

Il y a deux ans, je regardais ce monde de fous avec recul, en me disant que dieu merci ce n'était que passager, maintenant je suis engluée dans la nécessité de payer un loyer, j'ai avalé un paquet de couleuvres pour que les gens qui m'aiment soient rassurés de me savoir "casée", et je doute de trouver quelque part un pan de la société qui ait échappé à cette folie. De nos jours, même les fermiers sont endettés jusqu'au cou, et tout le monde se doit de gagner sa vie, ne serait-ce que pour savoir où dormir. Bien sûr il existe des rebelles qui choisissent de vivre sans travailler, mais ai-je le droit d'imposer cette angoisse à mes parents et  à mon copain, ou risquer de devoir m'en séparer? Est-ce qu'on a prévu quelque chose pour récupérer tous ceux qui sont dégoûtés à vie de cette société? 

 

Je ne sais plus quoi faire. 

 

 

 

 

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commentaires

O
The ill to work is mace by the workers itself. This is the very essence of the play that makes the trigger world in the field of the laziness and the illness. This is all the functional characteristics that a human possess.
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A
Qu'est ce tu es devenu ?
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