Alors bien sûr c'est une fausse date, puisque j'avais réellement commencé à travailler le 11 février en... stage ! (comment ça, ça vous étonne?) Mais le 19 mars de l'année dernière, je fêtais mon premier jour de travail sous véritable contrat à durée indéterminée!
Et pour preuve que je suis loin d'avoir oublié mes années de galère , j'ai fêté ça en manifestant avec le collectif "Sauvons les riches!". Manif décalée, en carosse à cheval, habillée comme une princesse de Monaco, au rythme de slogans comme "Sauvez-nous! Taxez-nous!" "Première, deuxième, troisième maison de campagne! La propriété c'est le bagne!".
Parce qu'à courir après ce mode de vie délirant de la jet-set, on ne fait que s'aliéner encore et encore à des schémas destructeurs, pour nous et pour la planète. Non, ne pas avoir de Rolex à 50 ans n'est pas déshonorant, non, il n'est pas nécessaire de partir au bout du monde pour profiter de ses vacances quand les sources de plaisir sont autour de nous, dans les rencontres avec les gens qui nous entourent, dans la beauté de la nature qui malgré nos agressions continue à nous offrir le printemps à admirer.
Parce qu'il ne s'agit plus de gagner plus pour gagner plus, mais de gagner juste ce qu'il faut pour vivre bien, et que tous sur la planète aient cette même chance.
Voilà, ça fait un an que je suis développeuse informatique, une année que je rencontre des incompréhensions sur mon grade au sein de l'entreprise. Avec mon diplôme de Grande Ecole, mais qu'est-ce que je fais à travailler comme si je n'avais qu'un bac+2? Comment ai-je pu accepter ce déclassement? Un an que je vois les rancoeurs de mes collègues face aux consultants, ceux qui ont fait des Grandes Ecoles, ceux qui nous "vendent", qui gagnent 5 fois plus que nous et qui nous mettent la pression tout en ayant des airs de se sentir tellement supérieurs intellectuellement.
Un an qu'on me dit que je devrais être parmi eux.
Quelle est la part de choix dans ma situation? Je n'en ai aucune idée. Je n'ai pas choisi de peiner dans ma recherche d'emploi, de me sentir incompétente professionnellement, c'est un vrai manque de confiance en moi et une vraie souffrance, mais aujourd'hui je n'envie pas ceux qui ont eu le parcours parfait de jeune cadre dynamique...